Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Chypre: ultimes négociations entre le gouvernement et la troïka

Les négociations entre Chypre et la troïka butaient encore samedi sur plusieurs questions pour lever les milliards d'euros nécessaires à l'obtention d'un plan de sauvetage. Si aucune solution n'est trouvée d'ici lundi, la BCE coupera alors les vivres aux banques chypriotes.

23 mars 2013, 19:18
Chypre doit trouver d'ici lundi 7 milliards d'euros. Cette somme est nécessaire pour débloquer l'aide internationale de 10 milliards d'euros de la troïka et obtenir que la BCE continue de fournir des liquidités d'urgence à ses banques.

Sur l'île méditerranéenne, la situation devenait critique pour nombre d'entreprises, incapables de payer leurs fournisseurs ou d'être payées. Les banques sont fermées depuis une semaine et tous les virements via internet sont bloqués.

Des centaines d'employés de banques inquiets pour leur emploi et leur fonds de pension ont manifesté samedi après-midi à Nicosie devant le palais présidentiel puis devant le Parlement. Ils ont menacé de se mettre en grève mardi, date prévue de la réouverture des banques, faute de garanties sur leur avenir.

"Il y a eu des progrès significatifs effectués en vue d'un accord", a déclaré le ministre chypriote des Finances Michalis Sarris à l'issue d'une réunion samedi matin à Nicosie avec des représentants de l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI).

"Il y a deux trois questions" qui doivent encore être discutées, a-t-il ajouté. Une autre réunion était en cours dans l'après-midi.

Le président à Bruxelles dimanche

"A mon avis, (la proposition) sera prête d'ici la fin d'après-midi ou en début de soirée et pourra être discutée au Parlement", a déclaré le ministre. Un responsable administratif de la Chambre a toutefois assuré qu'aucun débat ni vote n'était prévu samedi. A Bruxelles, des sources proches du dossier soulignaient elles que les négociations avec la partie chypriote étaient "difficiles".

Le président chypriote Nicos Anastasiades doit rencontrer dimanche à Bruxelles les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, à condition que les négociations de samedi aboutissent, ont indiqué plusieurs sources européennes.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent eux se retrouver à 17H00 GMT (18h00 en Suisse) à Bruxelles, a confirmé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Série de mesures adoptées

Chypre doit trouver d'ici lundi 7 milliards d'euros. Cette somme est nécessaire pour débloquer l'aide internationale de 10 milliards d'euros de la troïka et obtenir que la BCE continue de fournir des liquidités d'urgence à ses banques.

Face à la menace d'effondrement, les députés ont adopté vendredi soir une première série de mesures: restructuration du secteur bancaire, création d'un fonds de solidarité et limitation des mouvements de capitaux pour éviter une trop forte pression sur les banques à leur réouverture.

Selon plusieurs sources proches des négociations à Bruxelles, le plan négocié comprend la restructuration des deux grandes banques chypriotes. Ces dernières "doivent disparaître" pour laisser la place à nouvelle banque créée avec leurs actifs sains.

Taxe sur les dépôts bancaires

La mesure doit être complétée par une décote sur les actifs sains tirés des deux banques. La fourchette en négociation varie entre 15 à 20%. L'opération, qui avait été refusée par les autorités chypriotes la semaine dernière, frapperait les détenteurs de titres, mais pas les déposants.

Selon un économiste à la Popular Bank, le gouvernement cherchait à convaincre les bailleurs de fonds de baisser la décote sous peine de la voir rejetée par les députés. Les élus avaient déjà refusé mardi une taxe inédite allant jusqu'à 9,9% sur tous les dépôts bancaires. Cette taxe pourrait finalement être appliquée aux dépôts supérieurs à 100'000 euros.

Selon les même sources à Bruxelles, il reste à déterminer si les non-résidents, en particulier russes, doivent être mis à contribution. Les Russes détient, selon l'agence Moody's, 24 milliards d'euros sur des comptes bancaires à Chypre, soit plus du tiers des dépôts total.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias