THÉRÈSE OBRECHT HODLER, Secrétaire générale RSF suisse
Plusieurs voyages à Tchernobyl m'ont vaccinée contre les interprétations lénifiantes de cette explosion et la tentation de croire que «cela ne pouvait arriver que là-bas», qu'après tout on a besoin du nucléaire, «l'énergie la plus propre qui soit». J'ai forcément été frappée par l'annonce, ce dimanche, du quotidien britannique «The Independent» qu'un bateau était sur le point de transporter des grandes quantités de plutonium militaire sur des centaines de kilomètres, depuis la centrale de Sellafield jusqu'en France. Il s'agirait d'une poudre de dioxide de plutonium, terriblement toxique et idéale pour la fabrication de bombes sales. La semaine passée, la Royal Society, première institution scientifique de Grande-Bretagne, a encore relevé la «menace potentielle du terrorisme nucléaire». On sait qu'Al-Qaïda est à la recherche de matériel fissile pour fabriquer une bombe nucléaire.
Ce transport à haut risque est dû à un problème intervenu à Sellafield...