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Berlusconi expulsé du Parlement mercredi

L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi s'apprête à être expulsé du Sénat mercredi.

25 nov. 2013, 12:50
Silvio Berlusconi ne pourra plus être candidat, selon sa condamnation.

Le Cavaliere, présent depuis quasiment 20 ans au Parlement italien, s'apprête à en être expulsé mercredi. Il s'agit pour lui d'une humiliante fin de partie.

Cette déchéance est la conséquence de la condamnation définitive de Silvio Berlusconi le 1er août à quatre ans de prison, dont trois amnistiés, pour fraude fiscale. Une loi votée en 2012 pour assainir la politique italienne prévoit l'expulsion pour six ans et l'inéligibilité des parlementaires condamnés à de la prison, après vote de la chambre à laquelle appartient l'élu.

Les avocats et partisans du Cavaliere, 77 ans, ont tout fait pour retarder l'échéance, mais, sauf surprise, le couperet devrait tomber mercredi. La gauche et le mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, soit au moins 165 des 321 sénateurs, étant favorables à cette expulsion, l'issue du vote ne fait guère de doute.

"Cela s'appelle un coup d'Etat", a tonné le Cavaliere samedi devant les jeunes de son parti Forza Italia. "Le Sénat votera pour se débarrasser du chef du centre droit, après avoir tenté de le faire en vain pendant 20 ans", a-t-il ajouté, clamant une nouvelle fois son innocence. M. Berlusconi ne décolère pas non plus contre le président Giorgio Napolitano dont il espérait une grâce, même s'il s'est refusé à la lui réclamer.

"Fin d'une ère"

"Quel que soit le résultat du vote sur la déchéance, une ère s'achèvera mercredi prochain. Silvio Berlusconi ne pourra plus être candidat. Je ne crois pas qu'il acceptera de se faire jeter dehors par le Parti démocrate (principale formation de la gauche), il démissionnera une minute avant", a pronostiqué vendredi Lorenzo Cesa, secrétaire du parti démocrate-chrétien de l'UDC.

Les partisans du magnat des médias ont appelé mercredi à une manifestation devant la luxueuse résidence romaine de leur champion. Ce vote ne devrait toutefois pas entraîner dans l'immédiat de crise politique majeure déstabilisante pour le pays en pleine récession.

Parti scindé

En effet, le Peuple de la liberté (PDL) du Cavaliere s'est scindé il y a une semaine en deux parties. D'un côté, Forza Italia, nom de l'ancien parti de Silvio Berlusconi, qui regroupe les "faucons" et qui pourrait formellement entrer dans l'opposition lors du vote de la loi budgétaire en début de semaine.

Et de l'autre, le Nouveau centre droit (NCD), avec les modérés menés par l'ancien dauphin du Cavaliere, Angelino Alfano, vice-Premier ministre. Ceux-ci voteront contre la déchéance de Silvio Berlusconi par "loyauté", mais souhaitent le maintien du gouvernement de coalition gauche-droite d'Enrico Letta. Leurs voix, ajoutées à celles de la gauche, suffisent pour assurer une majorité parlementaire.

Même exclu du Parlement, M. Berlusconi continuera à jouer un rôle politique: un sondage Ipsos publié ce mois-ci le donne même en tête des suffrages. Mais le doute subsiste sur les conséquences judiciaires de sa déchéance.

Déjà privé de passeport depuis sa condamnation, il a demandé à effectuer sa peine sous forme de travaux d'intérêt général, "une humiliation pour moi et pour tout le pays", a-t-il redit. Les modalités n'en seront fixées que dans plusieurs mois.

Plusieurs procès

Silvio Berlusconi est encore sous le coup d'autres procès, notamment le "Rubygate", dans lequel il a été condamné en première instance à sept ans de prison en juin pour abus de pouvoir et prostitution de mineure, peine suspendue car il a fait appel. Un procès pour corruption de sénateur débutera par ailleurs le 11 février. Il risque aussi d'être poursuivi pour corruption de témoins.

Malgré son âge, qui devrait le mettre à l'abri d'une éventuelle incarcération, les rumeurs courent sur une possible détention. A tel point que le quotidien romain "Il Messagero" spéculait cette semaine sur la possibilité que son vieil ami le président russe Vladimir Poutine, en visite à Rome cette semaine, lui fournisse un passeport diplomatique afin qu'il puisse s'envoler pour Moscou.

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