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Bébés échangés à la maternité, les familles indemnisées

Les familles des deux bébés échangés à leur naissance, en 1994, dans une maternité de Nice ont obtenu presque deux millions de francs d'indemnisation pour le préjudice.

10 févr. 2015, 11:34
France - Des millions réclamés après un échange de bébés il y a 20 ans
 
 

(ats afp) Deux bébés dans une même couveuse et l'erreur lorsqu'ils sont rendus à leur mère... Vingt ans plus tard, les deux familles réclament 12 millions d'euros (près de 14,5 millions de francs) de dédommagement. La demande est examinée mardi par un tribunal du sud de la France.

Survenu en 1994, l'échange par erreur a été découvert dix ans plus tard grâce à des tests ADN demandés par le père de l'une des deux enfants, prénommée Manon. Celle-ci, au teint hâlé, ne ressemblant guère à son géniteur officiel.

Après une recherche, ses parents biologiques sont identifiés et une rencontre est organisée entre les deux familles. Mais celles-ci ne ressentent pas le besoin, après dix ans, de procéder à un nouvel échange d'enfants.

L'histoire, similaire à celle décrite dans le film à succès "La vie est un long fleuve tranquille", a commencé en juillet 1994. Sophie Serrano accouche de Manon dans une clinique de Cannes dans le sud de la France. Atteinte d'une jaunisse, elle est placée dans la même couveuse qu'une autre fillette née le lendemain, également atteinte de jaunisse.

Doutes exprimés

Une aide-soignante intervertit alors par mégarde les bébés qui ne seront pas remises à leurs parents biologiques. Les jeunes mamans expriment des doutes sur leurs bébés, faisant des commentaires sur la longueur de leurs cheveux mais celle-ci est mise par le personnel sur le compte des lampes chauffantes de la couveuse.

Réuni à huis clos, le tribunal saisi doit statuer sur le dédommagement réclamé par les familles: 3 millions d'euros pour chaque fille échangée à la naissance, 1,5 million pour trois parents, et 750'000 euros pour chaque frère et soeur.

Peu fréquent

L'échange par erreur de bébés reste peu fréquent dans le monde. En France, comme dans d'autres pays, un bracelet d'identification est apposé sur chaque nouveau-né afin de limiter les risques d'échanges malencontreux.

Cet été, la justice italienne a été saisie pour une affaire d'embryons échangés dont sont nés, le 3 août, deux jumeaux réclamés par deux couples. Quelques mois avant, la presse sud-africaine s'était fait l'écho de la découverte par deux Sud-Africaines que leurs filles, âgées de 3 ans, avaient été échangées à la naissance. L'une veut garder celle qu'elle considère comme son enfant tandis que l'autre veut la récupérer.

En 2011, une maternité russe avait été condamnée pour sa part à payer 140'000 euros de dommages et intérêts pour avoir échangé par erreur, 12 ans plus tôt, deux bébés.

L'affaire des deux bébés échangés dans une maternité de Cannes s'est conclue sur un arrangement financier. Les familles ont obtenu ce mardi 1,88 million d'euros (1,96 million de francs) alors qu'elles réclamaient plus de 12 millions d'euros pour le préjudice, a-t-on appris de source proche du dossier.

L'affaire avait débuté le 4 juillet 1994. Sophie Serrano accouche d'une petite Manon. Atteint d'une jaunisse, le bébé est placé dans une couveuse où l'a rejointe le lendemain une autre petite fille. Dans la nuit du 8 juillet, elles sont échangées par mégarde et remises à leurs faux parents par une auxiliaire de puériculture.

D'emblée, les jeunes mamans expriment leurs doutes. Elles s'étonnent de la longueur des cheveux des bébés, mise sur le compte des lampes par le personnel.

Lorsque Manon a dix ans, ses parents découvrent l'erreur. Son "père" réclame des tests de paternité, troublé par son absence de ressemblance avec sa fille au teint plus hâlé, source de railleries.

Sophie découvre par la suite qu'elle n'est pas non plus la mère biologique. Les parents rencontrent alors pour la première fois leurs filles biologiques, sans pour autant demander d'échange.

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