Barack Obama a mis en garde mercredi contre la tentation du repli, "mauvais remède" face aux inquiétudes "légitimes" liées à la mondialisation. Le président américain n'a toutefois pas nommé Donald Trump, qui remet en cause l'accord de libre-échange liant Washington, Ottawa et Mexico. "Dans une économie mondialisée, la solution n'est pas de nous isoler du reste du monde", a-t-il lancé depuis Ottawa lors du sommet dit des "Trois amigos" avec les dirigeants canadien et mexicain.
Prononçant un plaidoyer pour la coopération régionale et les accords de libre-échange, M. Obama a en particulier insisté, dans une allusion à peine voilée au magnat de l'immobilier, sur les liens entre les Etats-Unis et le Mexique, "notre voisin, notre ami". Le président américain, qui fera campagne la semaine prochaine avec la démocrate Hillary Clinton, a aussi mis en garde contre "la nostalgie" d'une époque révolue qui pousse à des raisonnements erronés.
Donald Trump, candidat républicain à sa succession, a promis de construire un mur à la frontière du Mexique et menace de remettre en cause l'accord de libre-échange qui unit les trois grands pays d'Amérique du Nord (ALENA ou NAFTA en anglais).
Non à l'isolationnisme
Six jours après le séisme du vote des Britanniques en faveur du Brexit dont l'onde de choc s'est propagée des deux côtés de l'Atlantique, M. Obama a aussi exprimé sa "confiance" dans la stabilité du système financier mondial. Reconnaissant que la perspective d'un Brexit suscitait de "réelles inquiétudes" sur la croissance mondiale à la long terme, il a exprimé sa confiance dans la capacité de toutes les parties en Europe à assurer une transition "sans heurts".
"L'isolationnisme n'est pas la voie vers le progrès", a lancé en écho de M. Obama le président mexicain Enrique Peña Nieto, tout en se refusant à critiquer directement Donald Trump comme il l'avait fait par le passé.
Ce n'est pas la première attaque verbale de Barack Obama à l'adresse de Donald Trump.