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Attentats à Paris: passer la frontière franco-suisse prendra plus de temps

A la suite des attentats de Paris, le Corps des gardes-frontière et les différentes autorités suisses et françaises ont intensifié les contrôles sur les axes stratégiques. Des perturbations importantes sont prévisibles ces prochains jours aux différents points de passage de la frontière sur le bassin lémanique.

15 nov. 2015, 12:42
/ Màj. le 15 nov. 2015 à 19:05
Les temps d'attente sont estimés entre 30 minutes et une heure.

A la frontière franco-suisse, les gardes-frontière et les polices des deux pays ont intensifié les contrôles. La vigilance est en alerte renforcée, rappelle dimanche le corps des gardes-frontière dans un communiqué.

Les contrôles sont systématiques côté français, mais pas côté suisse. Les gardes-frontière helvétiques sont prêts à intervenir si des éléments précis ciblent une certaine zone géographique. Il s'agit pour l'heure principalement de récolter et de partager des renseignements et des informations.

Une cellule de crise a également été mise sur pied samedi matin. Des patrouilles mixtes ont été déployées. Les effectifs des gardes-frontière suisses ont été augmentés de 30%.

Conséquence de ces contrôles renforcés: il faudra compter avec d'importantes perturbations ces prochains jours. Les temps d'attente pour franchir la frontière sont estimés entre 30 minutes et une heure.

Sites à risques

Le niveau de vigilance des polices a lui aussi été élevé, en coordination avec les autorités fédérales. L'Etat-major VIGIPOL - coordination opérationnelle entre les polices romandes, de Berne et du Tessin - a tenu deux conférences téléphoniques, samedi et dimanche.

Même si aucune menace concrète visant des intérêts en Suisse n'a été identifiée à ce jour, le risque d'actes isolés de la part d'un individu perturbé agissant par mimétisme ne peut être complètement écarté, affirme l'Etat-major VIGIPOL dimanche dans un communiqué relayé par la police cantonale vaudoise.

En plus des frontières, des gares et des aéroports, la sécurité a été renforcée autour des bâtiments diplomatiques français en Suisse. Les cantons peuvent également prendre des mesures de sécurisation pour d'autres sites à risque.

Dans les principales gares du pays, la présence policière est plus marquée "préventivement", a déclaré samedi Stefan Blättler, président des commandants de police cantonaux. Du côté de l'aéroport de Genève, la présence policière était aussi bien visible samedi, même si les normes restent identiques.

Pour les vols de Swiss, les attentats n'ont pas de conséquences directes. Tous les départs depuis et vers Paris et Nice sont assurés, a précisé un porte-parole de la compagnie.

Idem pour le rail: les CFF indiquent ne pas avoir supprimé de courses entre la France et la Suisse. Ils mettent toutefois en garde contre d'éventuels "retards dus aux contrôles plus approfondis effectués par les douanes à Genève et dans le train en partance de Zurich".

Conseil fédéral informé

Le Conseil fédéral est tenu informé en permanence de la situation, a annoncé la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga samedi lors d'un bref point de presse à Berne. L'Office fédéral de la police (fedpol), le Service de renseignement (SRC) et le corps des garde-frontière sont en liens étroits avec les autorités françaises.

L'objectif des enquêteurs est de déterminer d'éventuelles connexions avec la Suisse. Pour l'instant, il n'y a aucun indice en ce sens, selon la cheffe de fedpol Nicoletta Della Valle.

L'évaluation établie par le SRC indique néanmoins une situation de menace élevée depuis plusieurs mois déjà. Ce niveau de menace avait encore été légèrement rehaussé début novembre, du fait que les intérêts des nations de la coalition anti-Etat islamique pouvaient être la cible d'attentat sur le territoire suisse également, selon le Département fédéral de justice et police (DFJP).

Contrôle des requérants

En matière d'asile, les autorités font au mieux pour écarter tout danger lié aux requérants arrivant en Suisse, assure le secrétaire d'Etat aux migrations Mario Gattiker. Elles examinent tout ce qui leur est possible d'examiner et transmettent les dossiers délicats au SRC. "Mais on ne peut pas faire la lumière sur l'entier du passé des demandeurs d'asile", ajoute-t-il dans la Sonntagszeitung.

Interrogé par la SonntagsZeitung et la NZZ am Sonntag, le conseiller fédéral Ueli Maurer affirme lui aussi que le SRC examine les dossiers de migrants que l'on lui soumet. Il prévient toutefois que le travail de recoupement des données "a clairement ses limites."

Pour lui, il existe bel et bien un danger de voir arriver des personnes en lien avec ces actes terroristes parmi les centaines de milliers de réfugiés. On peut imaginer que des individus ou de petits groupes sont entrés sur le territoire. Les potentielles "cellules dormantes qui vivraient parmi nous représentent le plus gros danger, car il n'existe pratiquement pas d'informations sur de telles personnes", dit-il.

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