Arrestation d'un ex-cadre d'UBS recherché aux Etats-Unis

La police italienne a arrêté à Bologne l'ancien chef de la gestion de fortune d'UBS, Raoul Weil. La justice américaine l'accuse d'avoir organisé une fraude fiscale de 20 milliards de dollars et réclame son extradition.

20 oct. 2013, 22:35
L'ex-cadre d'UBS Raoul Weil a été arrêté dans un luxueux hôtel du centre de l'Italie.

M. Weil fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. Il a été automatiquement signalé à la police peu après avoir pris une chambre dans un grand hôtel de Bologne, ont indiqué les enquêteurs transalpins, cités par l'agence italienne Ansa.

Désormais, la procédure en vue de son extradition vers les Etats-Unis est ouverte.

Violation consciente de la loi

Selon l'acte d'accusation publié en novembre 2008, M. Weil aurait aidé, avec d'autres banquiers non-identifiés, quelque 20'000 Américains fortunés à dissimuler environ 20 milliards de dollars au fisc de leur pays.

Raoul Weil, basé à Zurich, était alors directeur de la division Global Wealth Management & Business Banking et membre de la direction générale de la grande banque. Il aurait donné instruction à des responsables suisses de la banque d'accroître les activités du département étranger, en sachant que cela violait la législation américaine.

Fugitif depuis 2009

Selon l'acte d'accusation, lorsque M. Weil a eu le choix entre réduire les activités dudit département, le vendre ou encore le reconvertir dans d'autres activités, il a décidé de continuer de le faire prospérer en raison de sa grande rentabilité, ajoute le document.

Entre 2002 et 2007, le département étranger d'UBS a généré 200 millions de dollars de chiffre d'affaires par an, précise le département de la justice dans un communiqué.

Suite à la publication de l'acte d'accusation, M. Weil avait décidé de renoncer temporairement aux fonctions qu'il occupait depuis 2007. La banque suisse s'est séparée de lui en avril 2009. Il s'est soustrait à la justice et a été déclaré fugitif.

Accusations rejetées

Raoul Weil, aujourd'hui âgé de 54 ans, a toujours nié les accusations portées contre lui, les jugeant «totalement injustifiées et dénuées de tout fondement factuel».

En 2009, après la conclusion de l'accord entre la Suisse et les Etats-Unis, son avocat avait affirmé que l'ancien banquier «est une innocente victime d'une dispute politique entre la Suisse et les Etats-Unis concernant la confidentialité des données de clients au sens de la loi suisse».

L'avocat avait alors rappelé qu'une enquête de la FINMA, l'autorité suisse de surveillance des marchés, avait montré que M. Weil n'avait ni participé ni été au courant des agissements secrets qui tombaient sous le coup de la loi américaine.