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Amnesty qualifie les pays riches d'égoïstes dans la crise des migrants

Les pays pauvres accueillent davantage de réfugiés que les pays riches. Ainsi, seuls dix pays de la planète accueillent l'équivalent de la moitié des personnes déplacées et ces derniers ne pèsent que 2,5% du PIB mondial.

04 oct. 2016, 12:33
La moitié des personnes déplacées sont accueillies dans moins de dix pays dans le monde.

La moitié des personnes déplacées dans le monde est accueillie dans dix pays seulement, qui pèsent moins de 2,5% du PIB mondial, souligne mardi Amnesty International (AI). L'ONG dénonce dans un rapport "l'égoïsme des pays riches".

"Les pays riches font preuve d'une totale absence de volonté politique et de responsabilité en laissant seulement dix pays accueillir 56% des réfugiés de la planète", souligne AI.

 

La Jordanie (6,6 millions d'habitants) est ainsi le premier pays d'accueil au monde avec plus de 2,7 millions de personnes fuyant leur pays à cause de guerres ou de persécutions. Viennent ensuite la Turquie (plus de 2,5 millions de personnes), le Pakistan (1,6 million) et le Liban (1,5 million), souligne le rapport, qui s'appuie sur les chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU.

Des pays très pauvres accueillent aussi un grand nombre de personnes en quête de protection: l'Ethiopie (736'000), le Kenya (554'000) ou l'Ouganda (477'000). Il s'agit de "pays voisins de zones de conflit" qui "sont contraints d'accueillir la grande majorité des réfugiés", indique AI. Cela les force à assumer "une responsabilité beaucoup trop lourde" pour eux, estime Salil Shetty, secrétaire général d'AI.

Risque de persécutions

"Cette situation est par nature intenable et expose les millions de personnes qui fuient la guerre et les persécutions dans des pays comme la Syrie, le Soudan du Sud, l'Afghanistan et l'Irak à une misère et des souffrances intolérables", déplore M. Shetty.

Le rapport cite l'exemple des réfugiés syriens pour illustrer ce déséquilibre. "Le Royaume-Uni a accepté de recevoir moins de 8000 Syriens depuis 2011, tandis que la Jordanie - qui compte presque 10 fois moins d'habitants et dont le PIB représente 1,2% de celui du Royaume-Uni - en accueille plus de 655'000", détaille le rapport.

Dans ce contexte "l'égoïsme des pays riches ne fait qu'aggraver la crise au lieu de la résoudre", estime Amnesty.

L'ONG appelle ainsi tous les pays à "accepter une proportion équitable" de ces réfugiés vulnérables, "déterminée en fonction de critères objectifs tenant compte de leur capacité d'accueil": richesse, population, taux de chômage... Elle demande également la mise en place d'"un nouveau mécanisme de réinstallation des réfugiés vulnérables" et d'"un nouveau mécanisme de transfert pour les situations critiques" comme le conflit syrien.

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