La police allemande a annoncé avoir arrêté vendredi un Turc d'origine kurde qui s'était retranché avec douze membres de sa famille et amis pendant quatorze heures dans un fast-food de Fribourg-en-Brigau. Les motivations de cet individu ne sont toujours pas claires.
Une porte-parole des forces de l'ordre, interrogée par la télévision allemande N24, a précisé que les douze personnes étaient saines et sauves. Parmi elles figurent la femme de celui-ci et leurs cinq enfants, âgés de 7 à 17 ans, dont quatre sont nés en Allemagne.
Dans le doute, une information judiciaire pour "séquestration" a été ouverte, "car nous ne savons pas s'il les a obligés à rester ou s'ils l'ont fait de leur propre chef", a souligné le procureur général de Fribourg, Wolfgang Maier.
Centaines de policiers déployés
Après s'être enfermé avec ses proches jeudi soir, l'homme avait appelé la police vers 19h. "D'une voix manifestement sous le coup de l'émotion", il l'avait informée de la situation, ajoutant "être prêt à tout", que "tout lui était égal et qu'il était prêt à tout", a précisé la police dans un communiqué.
Tout au long de la soirée et de la nuit "nous avons reçu des signaux très contradictoires" sur la situation à l'intérieur et sur le danger, a déclaré Alfred Oschwald, directeur de la police de Fribourg, lors d'une conférence de presse en milieu de journée.
La police n'avait aucune certitude quant à la présence d'armes à feu ou de jerricane d'essence, évoquée par le forcené. "Nous avons décidé de prendre l'hypothèse la plus grave", a expliqué le policier. Quelque 400 policiers au total ont été mobilisés sur les 14 heures qu'a duré l'événement.
"Vers 8h40, nous avons convaincu le forcené de sortir, avec les personnes présentes sur les lieux. C'est ce qu'ils ont fait, ensemble, et une unité d'intervention de la police a interpellé le suspect", a encore détaillé M. Oschwald.
Motivations pas claires
Le suspect était un homme de 36 ans d'origine kurde, arrivé en Allemagne en 1996. Il était connu des services de police pour des infractions à la législation sur les armes et celles sur les stupéfiants, mais ses motivations n'étaient pas claires.
"Ce qui nous a beaucoup occupé hier soir et qui nous occupe encore beaucoup maintenant, c'est la question du motif. On ne peut pas y répondre précisément maintenant, mais on espère que l'enquête nous le permettra", a reconnu Alfred Oschwald, directeur de la police de Fribourg.
Le déclencheur pourrait avoir été une audience d'un procès en appel pour conduite sans permis à laquelle le forcené ne s'était pas rendu dans l'après-midi.
Condamné à deux reprises
Selon le procureur général de Fribourg Wolfgang Maier, également présent à la conférence de presse, l'homme avait été condamné en première instance à 11 mois de prison avec sursis.
Mais il était également visé par une procédure judiciaire pour détention d'armes, "extorsion de fonds aggravée", ainsi encore d'autres pour infraction à la législation sur les stupéfiants, pour lequel il avait été condamné à huit mois de prison.