Même s'il n'est plus à la baguette dans cette affaire, le procureur général de Genève Olivier Jornot a néanmoins apporté quelques précisions sur les deux suspects. Ils sont munis de passeports syriens authentiques et ne parlent pas le français. Ils disent avoir acheté récemment la voiture dans laquelle ils circulaient.
Les deux hommes ont aussi déclaré être arrivés en Suisse vendredi. Ils vont rapidement être interrogés par le MPC, qui devra déterminer s'ils sont impliqués dans la fabrication et le transport d'explosif. Le magistrat genevois n'a pas voulu préciser la nature des traces d'explosif découvertes dans la voiture.
Les deux Syriens n'ont pas de lien avec les quatre hommes recherchés depuis mercredi à Genève et qui sont soupçonnés d'avoir prêté allégeance à l'Etat islamique. Une photo de ces individus assis en rang, l'index en l'air, et le visage flouté, a été diffusée par certains médias.
Enquête pénale
Le MPC a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête pénale contre les deux Syriens. Le MPC invoque les soupçons de fabriquer, dissimuler et transporter des explosifs ou des gaz toxiques, selon l'article 226 du Code pénal. Il cite également des soupçons de violation de la loi fédérale interdisant les groupes Al-Qaïda et Etat islamique.
Pour le moment, les seuls éléments à charge contre les deux suspects sont les traces d'explosif, a indiqué M.Jornot. Le procureur n'a voulu donner aucun détail supplémentaire. Il n'a pas voulu répondre à la question concernant le pays d'immatriculation de la voiture, ni depuis combien de temps les Syriens se trouvent en Europe.
La justice genevoise a par ailleurs abandonné toute recherche d'un véhicule utilitaire aux plaques belges, qui est entré en Suisse dans la nuit de mardi à mercredi en passant par Les Rousses (F). La camionnette a été vue au centre de Genève, avant de retourner en France en franchissant la douane de Veyrier (GE). Que Genève n'enquête pas ne veut toutefois pas dire que les autorités françaises demeurent inactives, a souligné le procureur général.
La vigilance reste élevée
Selon M.Jornot, le canton de Genève reste à un niveau d'alerte terroriste élevé. Depuis mercredi, le risque est connu. Les moyens de la police genevoise ont été réorganisés pour mener les investigations nécessaires et interpeller les personnes signalées, a souligné François Schmutz, le chef de la police judiciaire genevoise.
Il y aura encore des arrestations et des perquisitions. Selon le magistrat, il ne faudra toutefois pas croire qu'à chaque interpellation, la police aura mis la main sur un terroriste.
Le niveau d'alerte terroriste a été relevé à Genève mercredi, la Confédération ayant averti le canton de la possible présence sur son territoire d'individus liés à l'Etat islamique. Le MPC a ouvert une enquête pénale "sur la base d'une menace terroriste dans la région de Genève." Le Ministère public genevois a de son côté ouvert une procédure pour actes préparatoires délictueux.