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Afrique du Sud: l'ANC, le parti de Mandela revendique la victoire

"Une majorité écrasante", c'est ce que revendique l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie, il y a 20 ans. Un succès, même s'il n'est pas définitif, attendu pour la formation de Nelson Mandela, décédé il y a quelques mois.

08 mai 2014, 16:47
70% des électeurs sud-africains se sont déplacés aux urnes, à l'instar du charismatique archevêque Desmond Tutu.

L'ANC, au pouvoir depuis l'avènement de la démocratie il y a vingt ans en Afrique du Sud, revendique une "majorité écrasante" aux législatives de mercredi. Il cède toutefois un peu de terrain par rapport au dernier scrutin de 2009.

Selon des résultats partiels portant sur 75 % des bureaux de vote à 18h00 (16h00 en Suisse), le parti de l'ancien président Nelson Mandela menait jeudi avec 62,3 % des voix, contre 66,9 % cinq ans plus tôt. Un tel score de l'ANC est toutefois conforme aux prévisions des sondages.

"Avec un score de plus de 60 %, ça sera une victoire décisive", a dit à l'AFP la secrétaire générale adjointe de l'ANC, Jessie Duarte. "Si l'on regarde les tendances mondiales, il faut s'attendre à ce qu'un parti au pouvoir ne garde pas éternellement des scores aussi hauts", ajoute-t-elle aussi pour justifier le relatif recul du parti.

Plus de 70 % pour la participation

"Nous avons confiance, nous allons avoir un mandat accordé à une écrasante majorité par notre peuple pour continuer de diriger ce pays et faire aller l'Afrique du Sud de l'avant", a encore affirmé de son côté le porte-parole du mouvement, Jackson Mthembu.

Même si les résultats sont encore loin d'être définitifs, l'ANC est assuré de gérer le pays pour le cinquième quinquennat consécutif. Et le président sortant Jacob Zuma sera réélu le 21 mai par une Assemblée nationale où il aura toujours une claire majorité.

Les Sud-Africains se sont massivement déplacés mercredi pour participer à ces cinquièmes élections législatives depuis la chute de l'apartheid en 1994. La participation était estimée jeudi à environ 72,6 %.

Derrière l'ANC, le principal parti d'opposition, l'Alliance Démocratique (DA), semblait réussir son pari de progresser encore pour passer la barre des 20 %. Les résultats lui donnaient jeudi après-midi 22,7 % des voix, contre 16,7 % en 2009.

Malema à plus de 5 %

"Je crois que nous ferons environ 23 %", a indiqué sa dirigeante Helen Zille. "Bien sûr, nous espérions mieux, mais nous avons fait ce que nous pouvions", a-t-elle ajouté. Le parti souhaitait atteindre 30 % il y a encore quelques mois.

Mme Zille devrait rester Première ministre du Cap occidental, la prospère province du sud-ouest dont Le Cap est la capitale et la seule - sur neuf - que ne contrôle pas l'ANC. "J'espère que nous ferons 58"% dans cette région, a-t-elle dit. Les résultats provisoires lui donnaient 59 %.

Le parti radical populiste de Julius Malema, les Combattants pour la liberté économique (EFF), était en troisième position au niveau national avec 5,3 %.

Parmi les grands perdants du scrutin, Cope, un parti issu d'une scission de l'ANC qui avait remporté 7,4 % des voix en 2009 - et s'est depuis épuisé dans des combats de chefs -, n'en aurait plus que 0,7 %.

Critique lancée par l'opposition

Et surtout, l'intellectuelle Mamphela Ramphele, qui avait voulu incarner une alternative libérale noire à l'ANC, dépasserait à peine les 0,2 %.

Accusé de corruption et d'incompétence par l'opposition, l'ANC reste lui le parti de coeur de millions de Sud-Africains, qui estiment qu'ils doivent leur liberté au parti qu'a incarné Nelson Mandela.

Mais les violences urbaines quasi-quotidiennes dans le pays prouvent que le parti au pouvoir ne bénéficie plus depuis longtemps d'aucun état de grâce. Les quartiers les plus pauvres s'enflamment régulièrement, généralement pour réclamer un accès à l'eau ou à l'électricité, dénoncer l'incurie des élus locaux ou réclamer des emplois.

La journée de vote a globalement eu lieu dans le calme. Un militant de l'ANC a toutefois été abattu devant un bureau de vote à kwaDukuza (est), dans la province du KwaZulu-Natal où les règlements de compte politiques font de nombreuses victimes chaque année.

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