Pierre Avril
Rarement une parade militaire n'aura autant tourné au casse-tête diplomatique. La Russie, qui voulait faire du 70e anniversaire de la victoire de 1945 une cérémonie de réconciliation et l'expression, devant le monde entier, de sa puissance retrouvée, se voit boudée par ses alliés occidentaux, en pleine crise ukrainienne.
Le traditionnel défilé de la place Rouge du 9 mai - "le plus imposant de l'histoire moderne de l'Etat russe", a déclaré le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou - incorporera 50% d'équipements militaires de plus que l'année dernière, en particulier des systèmes d'artillerie, ainsi que 16 000 soldats. Mais aucun dirigeant européen de premier plan pour applaudir.
F rançois Hollande, Angela Merkel et David Cameron ont décliné l'invitation de Vladimir Poutine, tout comme la proposition exotique qui avait été faite aux armées américaines, françaises et britanniques de se joindre aux ex-troupes soviétiques sous le soleil de Moscou. Le premier...