Votre publicité ici avec IMPACT_medias

34 patients brûlés vifs dans un asile psychiatrique en Russie

L'incendie d'un asile psychiatrique a tué 37 personnes, dont 34 patients, au sud-est de Saint-Pétersbourg. Des patients pyromanes sont montrés du doigt.

13 sept. 2013, 16:59
Les pompiers finissent d'éteindre le sinistre. 37 personnes sont mortes dans l'incendie de l'asile.

L'incendie du bâtiment en bois d'un asile psychiatrique a fait dans la nuit de jeudi à vendredi 37 tués dans la région de Novgorod, au nord-ouest de la Russie, cinq mois après un drame identique dans la région de Moscou. L'établissement se trouvait à environ 220 kilomètres au sud-est de Saint-Pétersbourg, à l'écart du village de Louka.

L'incendie n'a laissé que des ruines fumantes, un amas de poutres calcinées et de tôles noircies. Seuls le soubassement et les cheminées de brique des poêles à bois subsistaient dans les décombres, fouillés par des sauveteurs à la recherche de dépouilles humaines.

Vendredi à l'approche de la nuit, 28 corps seulement avaient été retrouvés, mais les sauveteurs indiquaient s'apprêter à continuer leurs recherches. Les autorités de Novgorod avaient indiqué dans un communiqué dès la mi-journée que la totalité des 37 personnes d'abord portées disparues devaient être considérées comme décédées.

Selon différentes sources, une soixantaine de personnes se trouvaient dans le bâtiment, en intégrant le personnel. Seule une vingtaine a pu sortir à temps.

Le bâtiment, l'un des neuf de cet établissement psychiatrique, hébergeait des malades de sexe masculin, atteints pour la plupart de pathologies lourdes qui ont entravé leur évacuation, a déclaré le gouverneur de la région, Sergueï Mitine.

Pyromanes parmi les patients

«Il y avait la nuit trois membres du personnel en plus des malades: une infirmière, une aide-soignante, et le gardien, Alexeï», a indiqué une voisine, Natalia. «L'aide-soignante, Ioulia, est morte en sauvant des malades. Elle avait 40 ans, et elle laisse quatre enfants», a-t-elle ajouté.

Une autre femme, l'épouse du gardien, a raconté: «Il y a eu de la fumée, et puis le feu s'est propagé très vite. Avec l'infirmière, ils se sont mis à réveiller les malades. Il en a fait sortir 14, pour beaucoup il fallait les pousser par la fenêtre, certains ne voulaient pas sortir, ou ne sortaient pas tout de suite, c'était terrible, a dit mon mari».

«Les pompiers sont arrivés assez vite, mais à ce moment tout était en feu», a-t-elle ajouté. «Le bâtiment était ancien, il avait 200 ans», a observé l'autre voisine, Natalia. «Il y avait des patients pyromanes, ils avaient été surpris plusieurs fois», a-t-elle ajouté. Le médecin en chef de l'établissement, Goussein Magomedov, a de son côté estimé qu'un patient avait probablement «mis le feu».

Le comité d'enquête pour la région de Novgorod a indiqué qu'il ouvrait une information judiciaire pour «homicide par imprudence» et «négligence».

«Faible résistance au feu»

Un responsable du ministère des Situations d'urgence a affirmé qu'une inspection avait souligné la vulnérabilité au feu de cet établissement et ordonné des modifications qui n'avaient pas été effectuées.

«Ce bâtiment présentait une faible résistance au feu, il était en bois. Par décision judiciaire, l'administration devait remédier avant le 1er août à de nombreuses violations de la sécurité incendie, mais cela n'a pas été fait», a déclaré ce responsable. Le médecin-chef s'est défendu de ces affirmations: «Toutes les modifications avaient été faites», selon lui.

La Russie totalise de nombreux établissements vétustes, souvent construits en bois. Des incendies ont fait de nombreuses victimes dans des hôpitaux psychiatriques, foyers et maisons de retraite ces dernières années.

En avril dernier, le feu avait ravagé dans des circonstances similaires un hôpital psychiatrique de la région de Moscou, faisant 38 tués. Le bâtiment en bois datait de 1952 et avait des barreaux aux fenêtres.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias