Qu’on se le dise, c’est pas vraiment l’article qu’on a le plus envie d’écrire. Parce qu’on est comme des enfants, inconsolables à l’idée que les grandes vacances se terminent. On l’avoue volontiers, à la base, l’opération a aussi été pensée pour s’éclipser dans un mayen, boire des verres et manger des raclettes. On pensait pas que ça passerait auprès des chefs. Mais ils sont fatigués, les pauvres. A tel point qu’ils n’ont naïvement pas vu l’astuce. «Très bien, vous avez carte blanche», qu’ils ont dit. Alors nous, on s’est fait plaisir. Pendant cinq semaines.

Ce qu’on avait pas vu venir, c’est que c’était super, même avec les invités. Si on doit être sérieux deux minutes, c’est maintenant. Pis plus après. Ces femmes et ces hommes qui se sont succédé à notre table incarnaient une vision propre. Celle qu’on leur attribue, parfois à tort, mais aussi celle qu’ils revendiquent, parfois à tort. Bref, chacun ses opinions, tout ça, tout ça.

Mais une fois le chemin du mayen dompté et les salutations étanchées, tous ont été généreux. Dans l’attitude, les confidences, les épreuves. Et il n’y a même pas besoin de grattouiller tant que ça pour découvrir l’humain. Pour rencontrer celle et celui qui a ses fiertés, ses failles. La maman qui devient politicienne et ne s’embarrasse pas des plafonds de verre, l’élu qui ne dit pas assez je t’aime, le grand gamin qui ne s’est jamais remis de la mort de sa mère. On pensait convier dix vedettes, ou presque. S’avère qu’on a découvert dix personnalités franches, entières, attachantes. Si, si, même Vincent Fragnière.

On vous l’accorde, voir au-delà de la personne, de la figure, tout ça, tout ça, c’est un brin mielleux. Mais promis, c’est vrai. On appelle ça la magie du mayen. Et la franchise du vin.

Nous, on vous dit je t’aime

Ce qu’on avait pas vu venir, bis, c’est que vous nous avez aveuglément suivis dans cette aventure. C’était plutôt courageux, sachant qu’on ne savait pas nous-mêmes où on allait. Vous êtes trop super. On vous aime, pas peur de dire, nous. Vous nous avez écrit, appelé, interpellé, «facebooké» (comme disent les djeunes) pour nous dire tout le bien que vous pensiez de cette série. Même si c’était une opération.

Pour nous, ce n’était pas anodin. D’ordinaire dans le métier, pas qu’on s’en plaigne, on collectionne davantage les critiques que les louanges. Là, le verdict était presque unanime. Jusque dans d’autres rédactions de Suisse romande. On pense forcément au «Journal de Morges» qui a fait bon accueil à notre concept. Et ça compte.

Voilà pour les coulisses. Alors ce bouquet que l’on vient de composer à force de se jeter des fleurs, on vous l’offre. Et on le tresse d’une promesse: celle de remettre le couvert l’année prochaine.

Les rires au mayen, suite et fin

Après cinq épisodes, l’opération «Les rires au mayen» touche à sa fin. Et c’était trop super.