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Sion: nouvelle découverte archéologique extraordinaire au Petit-Chasseur

Un alignement de six stèles a été mis au jour par des archéologues au Petit-Chasseur. La découverte confirme la place majeure qu’occupe Sion parmi les sites archéologiques de référence de la préhistoire.

25 juil. 2019, 11:14
/ Màj. le 25 juil. 2019 à 18:06
Vue du chantier 2019 et de l’alignement de stèles.

C’est le nouveau chapitre inattendu et extraordinaire d’une histoire commencée il y a bien longtemps, il y a plus de cinquante ans. Dans le cadre de la construction d’un immeuble, à l’avenue du Petit-Chasseur à Sion, des archéologues ont mis au jour une découverte archéologique d’importance majeure: un alignement de six stèles implantées dans un fossé et datées de vers 2500 avant J.-C.

Dans la lignée des nombreux vestiges révélés ces dernières années dans la capitale, celle-ci revêt un caractère d’exception. «Cette découverte met en évidence l’importance spatiale du site du Petit-Chasseur, car les premières découvertes se trouvent à plus de 400 mètres de celle-ci», explique Caroline Brunetti, archéologue cantonale. «Si toutes les fouilles du Petit-Chasseur forment un ensemble, nous changeons complètement l’ordre de grandeur et d’importance de ce site archéologique.»

 

 

Un Petit-Chasseur connu comme le loup blanc par les archéologues

Quelques mois après la fermeture du chantier de Don Bosco, un peu plus haut dans la ville, c’est le Petit-Chasseur qui attire cette fois-ci l’attention des spécialistes. Le site n’en est pas à sa première découverte puisque c’est bien en 1961 que les archéologues mettent au jour ce qui deviendra l’un des sites funéraires néolithiques les plus célèbres des Alpes. La nécropole, composée de treize tombeaux mégalithiques et trente stèles funéraires, est utilisée plus de 1000 ans: du néolithique moyen jusqu’au début de l’âge du bronze.

Révélées aujourd’hui, les six stèles viennent ainsi rouvrir une enquête commencée il y a un demi-siècle. «Ces stèles sont peut-être le chaînon manquant à notre compréhension du site du Petit-Chasseur», explique l’archéologue cantonale.

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Les fragments de stèles, volontairement cassées, auraient-ils servi à construire les premiers dolmens mis au jour en 1961? «Si nous arrivons à faire le lien entre les deux sites, cela sous-entendrait que nous sommes face à quelque chose de monumental», résume Caroline Brunetti. Les retombées scientifiques d’un tel scénario se révéleraient évidemment de première importance. «On imagine que ces stèles représentent les chefs de clan et que, pour asseoir un nouveau pouvoir ou une nouvelle divinité, les nouveaux chefs brisaient les stèles des anciens», souligne cette dernière. 

 


Prélèvement de la seconde stèle anthropomorphe au motif solaire par la responsable du chantier Ioana Benazeth (ARIA SA). © SBMA – ARIA SA.

 

Une stèle au visage orné d’un soleil

Comme une photographie d’un temps passé, les stèles sont de véritables images de la préhistoire qui sortent de terre. «Principale trouvaille matérielle de cette fouille, une magnifique stèle gravée de près de deux tonnes représentant un personnage masculin dont le visage est orné d’un motif évoquant le soleil», annonce Caroline Brunetti. Les dessins se devinent à l’œil nu, alors que la pierre n’a pas encore été restaurée.

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Désormais, toutes les stèles ont été sorties du terrain et emportées dans des réserves tenues secrètes. Si leur restauration est tributaire du financement, Caroline Brunetti espère voir leur réalisation. «Pour que tout le monde puisse profiter de ces joyaux de la préhistoire», conclut-elle.

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