Les chiffres, c’est bien connu, on leur fait dire ce qu’on veut. En l’occurrence, ceux qui collent aux patins du HC Viège depuis le début de la saison trahissent une vérité que nul ne peut contester. Il n’y a qu’une équipe qui tire davantage au goal que Viège, depuis le début de la saison. Mais il n’y en a aucune qui affiche une telle inefficacité devant la cage adverse.

Pas assez de trafic devant la cage

Les chiffres? Viège a adressé 461 pucks sur le goal, à peine moins qu’Olten (473). Par contre, il n’a converti que 7,81% – une misère – de ses chances de but. «Mon explication, c’est qu’on passe trop de temps à l’extérieur de la cage plutôt que dans le slot», esquisse Dany Gelinas, l’entraîneur. «On ne crée pas assez de trafic devant le gardien, on n’exploite pas suffisamment les rebonds. En résumé, on recherche trop le but parfait plutôt que de se contenter de goals de raccroc. La présence devant le goal n’est pas permanente; elle n’est pas assez agressive non plus. On y travaille. La première question qu’on doit se poser est celle-ci: est-ce qu’on a des occasions? Oui. A partir de là, il s’agit d’être là au bon endroit et plus déterminé.»

Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’importance des étrangers en Swiss League.

Dany Gelinas, entraîneur du HC Viège

«C’est un tout», déplore Melvin Merola. «Les occasions sont là, elles sont franches. L’envie de bien faire est réelle mais, en même temps, on vit une crise de confiance. Il y a tellement de matchs qu’on aurait dû plier et que, finalement, on a perdus ou gagnés de justesse. Il nous faut être beaucoup plus tranchants devant le goal. A force de ne pas marquer, la pression se reporte sur les défenseurs en fin de match, lorsque le score est toujours aussi serré. Mais je reste confiant. Ça va finir par tourner même s’il n’est pas ou plus question de se dire que la saison est encore longue. Il faut juste se mettre à gagner des matchs et sans tarder. La solution ne viendra pas de l’extérieur.»

46 shoots pour un seul goal

S’il y a bien un match qui illustre ce phénomène, c’est celui livré mardi à Biasca face à la lanterne rouge. Viège a tiré 46 fois au goal, il n’a marqué qu’un but. Une statistique désolante. «On peut bien dominer à outrance, comme à Ticino Rockets, mais si l’on ne marque pas, on laisse notre adversaire en vie», déplore le coach franco-canadien. «Si je comptabilise toutes les tentatives de shoots, il y en avait 65 alors que nous-mêmes n’en avons accordé que 17 à Ticino. Ça veut dire que défensivement, on ne donne pas grand-chose. Si l’on était un rien plus efficace, offensivement, nous serions à notre place.»

«Voilà une semaine, on leur en avait mis cinq (ndlr: pour 44 tirs)», rappelle l’attaquant martignerain. «A Biasca, nous avons neuf shoots cadrés depuis le slot (ndlr: zone devant le gardien), c’est beaucoup. Ce match, typiquement, doit être plié après vingt minutes. Ensuite, tout deviendrait plus simple.»

5 goals pour les trois étrangers

Dans le détail, c’est le… défenseur Daniel Eigenmann, par ailleurs le meilleur buteur avec 5 goals, qui affiche la meilleure efficacité offensive: 16,67%. Rares sont les autres qui dépassent les 10%. Melvin Merola illustre bien ce constat, lui qui est habitué, en Swiss League, à shooter très souvent au goal. «Je ne suis pas assez tranchant», acquiesce-t-il. «J’ai eu beaucoup d’occasions depuis la reprise, je ne marque pas suffisamment. Je peux faire mieux. Il ne faut surtout pas se cacher derrière des excuses.»

Viège souffre aussi du peu d’efficacité de ses étrangers. Felix Scheel n’a marqué que 3 goals, Linus Klasen 2 – il a depuis quitté le club – et Francis Paré, qui n’a joué que 30 minutes, aucun. «Ce ne doit pas être une excuse», coupe Melvin Merola. «Certes, nous avons joué quelques matchs avec un seul étranger; Francis Paré était blessé, Felix Scheel a dû s’intégrer. Maintenant, c’est Linus Klasen qui s’en va alors qu’il marchait fort. Mais il y a bien assez de qualité individuelle, devant, pour s’en sortir quand même.»

«Attention», relève Dany Gelinas. «Les joueurs suisses ont l’occasion d’endosser de nouvelles responsabilités mais ils ne sont pas forcément tous habitués, prêts ou capables de les assumer. Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’importance des étrangers en Swiss League.»

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Les Haut-Valaisans rentrent de Bâle avec une défaite 3-2 après prolongations.