L'industriel alémanique Walter Fust veut lancer une offre publique d'achat (OPA) sur l'entier des actions de Tornos. Il contrôle déjà un tiers du capital du fabricant prévôtois de machines-outils. Le conseil d'administration doit se prononcer mercredi.
Walter Fust a transmis une annonce préalable dans laquelle il dévoile son intention de soumettre une OPA pour l'ensemble des actions nominatives en mains du public, a indiqué lundi Tornos. Détenant déjà une participation de 33,325%, il propose un prix de 4,70 francs par action, pour un cours de clôture de 4,60 francs vendredi à la Bourse suisse.
Le conseil d'administration publiera mercredi son rapport, qui fera partie intégrante du prospectus de l'offre, précise-t-il. A travers sa proposition d'achat, "Walter Fust souligne la confiance qu'il accorde à Tornos, tout en garantissant la stabilité à long terme de l'actionnariat", relève l'entreprise prévôtoise dans le communiqué.
Le conseil prend acte de l'intention de l'industriel alémanique de consolider sa position et "de contribuer à la réorientation stratégique progressive de Tornos sur le long terme".
Entrepreneur engagé
Walter Fust, qui compte parmi les entrepreneurs les plus riches de Suisse, est devenu le principal actionnaire individuel de Tornos en 2010, étoffant encore sa participation ensuite. Il contrôle et préside déjà le fabricant saint-gallois de machines-outils Starrag.
Fondateur des magasins Fust, il avait vendu sa chaîne à Jelmoli en 1994 avant de prendre une participation majoritaire dans le groupe zurichois (grands magasins et immobilier alors) en 1996.
Walter Fust a lancé plusieurs fois l'idée d'un approfondissement de la collaboration entre producteurs de machines-outils. Outre le groupe prévôtois, il avait mentionné Mikron, Adval Tech, Feintool, ainsi que AgieCharmilles. Il a aussi estimé que des synergies entre Starrag et Tornos étaient possibles dans certains domaines.
Tornos dans le rouge
Tornos, qui emploie encore quelque 650 personnes, se débat de longue date dans les difficultés, malgré quelques embellies passagères. Le groupe a aggravé sa perte nette sur les neuf premiers mois de 2013 à 17,6 millions de francs, contre -14,8 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires brut a chuté de 17,3% à 106,3 millions, alors que les entrées de commandes baissaient de 15,8% à 115,6 millions.
Au début du mois, le groupe basé à Moutier annonçait de nouveaux pas dans sa réorientation stratégique, à commencer par un allègement de sa direction. Fin octobre, il a biffé une vingtaine de postes sur le site prévôtois, déjà frappé l'année passée par près de 150 suppressions d'emplois.