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Scandale du Libor: RBS également pris dans la tourmente

Le scandale des manipulations du taux interbancaire Libor affecte désormais aussi la Royal Bank of Scotland (RBS). Barclays et UBS avaient déjà été rattrapées par celui-ci.

06 févr. 2013, 16:48
Le scandale du Libor affecte également la Royal Bank of Scotland.

Après Barclays et UBS, la banque britannique Royal Bank of Scotland (RBS) écope à son tour de lourdes pénalités pour son rôle dans le scandale de manipulation du taux interbancaire Libor. Elle payera au total quelque 615 millions de dollars (559 millions de francs).

Dans le détail: 87,5 millions de livres (125,1 millions de francs) au régulateur britannique des marchés financiers (FSA), 325 millions de dollars à son homologue américain (CFTC), et 150 millions de dollars au Département américain de la justice, en vue de "mettre fin aux enquêtes", a précisé RBS mercredi.

"Le conseil d'administration de RBS reconnaît de graves défauts dans nos systèmes et nos contrôles et aussi s'agissant de l'intégrité d'un petit groupe d'employés", a dit Philip Hampton, président du groupe. "C'est un jour triste pour RBS, mais aussi un moment important pour continuer de corriger les erreurs du passé."

De 2006 au plus tard jusqu'à 2010, des traders de RBS à Londres, Singapour et Tokyo ont participé à des manipulations du taux de référence du marché monétaire, et ces agissements ont continué même après qu'ils eurent appris qu'une enquête était en cours.

Exit le chef de la banque d'investissement

Ces manipulations, principalement en yens et en francs suisses, sont le fait de 21 salariés de RBS, qui ont tous quitté le groupe ou ont été soumis à des mesures disciplinaires. Afin de tourner la page, le patron de la branche banque d'investissement, John Hourican, se retirera du groupe, même s'il n'est pas impliqué dans l'affaire, ajoute l'établissement.

RBS, détenu à 81% par l'Etat depuis son sauvetage de 45,5 milliards de livres durant la crise financière de 2008, a décidé de financer les amendes en réduisant les bonus de son personnel. RBS a indiqué mercredi que les réductions ou suppressions de bonus lui avaient permis de récupérer environ 300 millions de livres.

Face à la "colère" qui monte dans l'opinion contre les banques, de l'aveu même du ministre des Finances George Osborne, le gouvernement a fait pression ces derniers temps pour que l'amende soit payée par la banque en puisant dans les sommes prévues pour les bonus de ses cadres, et non par le contribuable.

Moins qu'UBS

L'amende infligée à cette banque est supérieure à celle payée par sa compatriote Barclays, mais reste largement inférieure à celle de la zurichoise UBS.

Le scandale avait éclaté fin juin lorsque Barclays avait révélé qu'elle allait payer 290 millions de livres (435 millions de francs au taux de change d'alors) pour mettre fin aux enquêtes des régulateurs britannique et américain. Face à la polémique, son directeur général Bob Diamond avait été poussé à la démission. UBS a annoncé fin décembre payer un milliard et demi de dollars.

Et près de vingt autres grandes banques internationales sont dans la ligne de mire, notamment aux Etats-Unis, où une quinzaine d'établissements ont été assignés à comparaître devant la justice, dont JPMorgan, Citigroup et Deutsche Bank. En France, le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte d'une actionnaire de la Société Générale.

Pas fini

Le Libor est fixé à Londres sur la base de taux communiqués par un panel de banques internationales. C'est l'un des taux auxquels les banques se prêtent de l'argent entre elles. Central dans la finance puisque plus de 300'000 milliards de dollars de produits financiers dépendent de lui, il a aussi une incidence sur les prêts aux ménages et aux entreprises.

Mais les enquêtes ont montré comment les traders manipulaient les taux communiqués au panel afin d'en tirer des bénéfices sur leurs positions ou de faire apparaître leur banque plus solide. Dénonçant en septembre un "système cassé", l'autorité britannique des marchés financiers a prôné un "complet remaniement" de la fixation du taux qui ne sera plus du ressort de l'Association des banquiers britanniques (BBA), afin d'éviter ces dérives.

Les banques pourraient également faire face à l'avenir aux plaintes de clients estimant avoir été lésés.

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