Restructuration de Shire: le canton de Vaud va se battre pour retenir la société

L'entreprise pharmaceutique irlandaise Shire, actuellement établie à Eysins (VD), a annoncé jeudi envisager de transférer son activité à Zoug. Une procédure de consultation a démarré jeudi auprès des 220 employés.

07 nov. 2013, 17:00
Près de 250 personnes sont actuellement employées sur le site.

L'entreprise biopharmaceutique irlandaise Shire envisage de transférer son Centre international d'Eysins (VD) à Zoug. Le programme de réorganisation, nommé "One Shire", a pour but de simplifier les fonctionnements de l'entreprise. Il doit la positionner stratégiquement de manière optimale pour soutenir sa croissance, indique jeudi la société dans un communiqué.

Elle précise vouloir profiter du pôle "dynamique" dans le domaine des sciences de la vie qui a émergé dans la zone Zoug-Lucerne-Schwyz. Elle a établi son Centre international à Eysins (VD) en 2010.

Employés et familles

Shire a lancé jeudi un processus de consultation auprès de ses employés afin d'évaluer les transferts potentiels et l'impact de la réorganisation. La société se dit consciente que ce ne sera "pas facile" pour le personnel, mais affirme qu'elle fera tout pour les soutenir "eux et leurs familles".

Shire a informé le canton de Vaud de son projet de réorganisation mardi dernier. Philippe Leuba, ministre chargé du département de l'économie et du sport, a proposé la constitution d'un groupe de travail pour étudier les alternatives. Une première réunion est prévue la semaine prochaine.

Forte détermination

Le Conseil d'Etat est prêt à se battre "jusqu'au bout" même si le dossier est "très difficile". J'ai posé cette condition à Shire: la création d'un groupe de travail pour autant que les carottes ne soient pas cuites, que les décisions définitives n'aient pas déjà été prises. J'ai reçu l'assurance de Shire que ce n'était pas le cas", a affirmé Philippe Leuba.

"Je ne veux pas faire miroiter quoi que ce soit aux employés de Shire", poursuit le conseiller d'Etat. "La détermination" du gouvernement est entière mais "les chances de succès ne sont pas majoritaires", a -t-il conclu sans rien révéler de sa stratégie de négociation. Il tient toutefois à préciser que Zoug n'a pas fait de démarche active auprès de Shire.

Pas de contact avec Unia

Côté syndical, on déplore l'absence de partenariat social dans ce type d'entreprises. Unia n'a pas de contact direct avec Shire, indique Yves Defferrard, responsable du secteur industriel. Ces sociétés font courir "un gros danger au système suisse de la paix du travail et des collections collectives", selon lui.

Aux yeux du responsable syndical, il n'y a "aucune raison objective" au déplacement du centre d'Eysins à Zoug. Il déplore en outre que le syndicat n'ait pas été invité à participer au groupe de travail. Il faut savoir réunir toutes les parties autour de la table, souligne-t-il.

Inputs attendus

Chez Shire enfin, on met en avant une attitude "ouverte et l'envie de dialoguer" au moment de l'ouverture de la procédure de consultation. Des "inputs" sont attendus de la part des employés en vue des décisions finales.

Dans le canton de Vaud, tout le monde a encore à l'esprit le cas de Novartis à Nyon. Après une annonce de fermeture du site, une forte mobilisation de toutes les parties, avec défilé et grève notamment, avait fini par inverser la tendance. Non seulement le site n'a pas été supprimé, mais Novartis a décidé d'investir fortement à Nyon.