Retour de balancier stratégique dans le «grand jeu» birman. La Chine voisine revient en force sur l’échiquier déserté par l’Occident, en délicatesse avec sa dirigeante Aung San Suu Kyi depuis le drame des Rohingyas. La dirigeante et la junte militaire toujours bien accrochée au pouvoir déroulent le tapis rouge pour le président Xi Jinping, qui effectue entre hier et aujourd’hui sa première visite dans ce pays depuis son arrivée au pouvoir, en 2013. Cette visite d’Etat sans précédent depuis Jiang Zemin, en 2001, signale un net réchauffement des relations, après plusieurs années de crispation sur fond d’ouverture politique du pays en direction des Etats-Unis et de l’Europe.
La venue de Xi signale le grand retour de la «Paukphaw», l’ère de «l’amitié fraternelle», proclame la presse officielle chinoise, avec de lourds intérêts géostratégiques en jeu. Le dirigeant arrive les valises chargées de cartons et de financements, afin d’intégrer ce territoire...