Ces entreprises, regroupées dans la communauté d'intérêts IG Swiss Made, estiment qu'avec la révision de la loi suisse sur la protection des marques telle qu'elle est proposée, «des milliers d'emplois» dans la branche sont en péril, selon un communiqué publié lundi. Cette révision est à l'agenda du Conseil national le 15 mars prochain.
«Elle risque de scinder la branche en deux, et notre part va disparaître», a dit lundi en conférence de presse Ronnie Bernheim, co-fondateur de l'IG Swiss Made et co-propriétaire de la marque Mondaine. Selon lui, seuls les grands groupes en profiteront, car contrairement aux plus petites firmes ils sont à même de réaliser eux-mêmes entièrement ou en grande partie leurs produits.
Appui de l'USAM
IG Swiss Made juge par conséquent la législation proposée «hostile envers les PME», avec l'appui de l'Union suisse des arts et métiers (USAM) qui veut également limiter le Swissness à 50%. Celle- ci insiste dans un communiqué séparé pour que la barre ne soit pas placée trop haut mais admet que «les branches et organisations privées comme Swiss Label doivent rester libres d'imposer des exigences plus sévères».
A noter que c'est précisément l'USAM qui assure le secrétariat de Swiss Label, organisation de promotion de produits et services suisses. Son label d'helvétitude, l'arbalète, se veut une alternative voire un complément à la croix fédérale qui garantit le respect des exigences du Swissness, selon le communiqué.
La FH plaide l'authenticité
La FH, association faîtière de l'industrie horlogère, était de son côté montée aux barricades le 16 février à l'occasion d'une conférence de presse. A leur grande majorité (85%), ses membres parmi lesquels figurent pratiquement tous les grands noms de la branche, tiennent à placer le taux plancher de Swissness à 60%.
Pour eux, il en va de la crédibilité de l'horlogerie suisse. Et si la part suisse d'un produit est trop faible, il y a tromperie, à commencer pour le consommateur avide d'authenticité.
La FH estime par ailleurs «totalement» infondée les craintes pour l'emploi, rappelant que le secteur horloger occupe près de 50'000 personnes actuellement, contre 33'000 en 1991, dont les trois quarts pour la seule production.
Un point de vue également soutenu par le syndicat Unia qui estime le projet de Swissness à au moins 60% «essentiel pour la place économique suisse» et à même de «soutenir durablement les investissements et l'emploi» dans l'industrie du pays.
Les horlogers anti Swissness se rebiffent
Un groupe de petites et moyennes entreprises (PME) ne veut pas du taux de 60% de «Swissness», c'est-à-dire de valeur suisse, exigé par la Fédération horlogère (FH). Elles estiment, avec le soutien de l'USAM, qu'un taux de 50% est suffisant, et asurerait leur survie.

Guillaume Perret