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Les Etats-Unis accusés d'affaiblir les banques européennes

Les représentants du patronat allemand et français ont accusé vendredi les Etats-Unis d'affaiblir le système bancaire européen. La multiplication des sanctions économiques américaines à l'encontre de banques européennes est pointée du doigt.

11 juil. 2014, 11:18
L'amende de 8,9 milliards de dollars infligée lundi à BNP Paribas place la banque française en "bonne" place dans le top ten des plus grosses amendes prononcées par les autorités américaines.

Les responsables du patronat allemand et français se sont unis pour accuser les Etats-Unis de ne pas faire jeu égal avec l'Europe et d'affaiblir le système bancaire européen, dans des déclarations conjointes publiées vendredi dans la presse allemande et française.

"Il serait inadmissible que les Etats-Unis affaiblissent le système financier européen pour ensuite acheter des banques européennes", tempête Ulrich Grillo, le patron de la puissante fédération allemande de l'industrie (BDI), dans une interview au quotidien allemand "Frankfurter Allgemeine Zeitung" (FAZ) et au journal français "Les Echos".

Plaidant pour une régulation claire, sans être excessive, des banques, M. Grillo ajoute dans les colonnes de la FAZ que "si en outre ce pays affaiblit les banques européennes avec des amendes, cela devient critique".

Les Etats-Unis ont infligé à la banque française BNP Paribas une amende de presque 9 milliards de dollars (8 milliards de francs) pour violation d'embargos sur des pays soumis aux sanctions économiques américaines. Les allemandes Commerzbank et Deutsche Bank sont également visées par des enquêtes des autorités américaines, qui pourraient aussi leur valoir une amende.

"D'un point de vue philosophique, et de l'organisation du dollar et de l'euro, je crois qu'il y a de vraies questions qu'il faut évoquer rapidement pour éviter d'affaiblir tout un système bancaire européen", a de son côté déclaré Pierre Gattaz, le président du Medef.

Mais les reproches des patrons des patrons allemand et français à l'égard des Etats-Unis ne se limitent pas au seul système bancaire, même s'ils continuent de soutenir une avancée des négociations en cours sur un traité de libre-échange américano-européen.

Distorsion de concurrence

Ulrich Grillo et Pierre Gattaz s'en prennent également au système fiscal américain, permettant aux entreprises américaines de placer de l'argent à l'étranger sans le fiscaliser, un système qui a notamment aidé General Electric à accumuler d'importantes réserves financières, l'aidant dans son achat de l'activité énergie d'Alstom, aux dépens de l'allemand Siemens.

Selon Ulrich Grillo, ce système permet aux groupes américains de mettre 30% à 40% de plus sur la table. "Pour moi, c'est une distorsion de concurrence très nette, qui nous rend la vie difficile", a déclaré le président du BDI, espérant que le G20 se penchera sur le dossier de l'harmonisation fiscale.


 
 

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