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La BNS maintient le taux directeur et le cours plancher à 1.20 franc pour un euro

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi qu'elle maintenait inchangés son principal taux directeur et le cours plancher.

20 juin 2013, 13:58
Le gouvernement demeure flou dans sa réponse à la question de savoir si le taux de change pourrait passer à au moins 1,40 franc pour un euro.

La Banque nationale suisse (BNS) maintient le cap de sa politique monétaire. L'institut d'émission avertit toutefois que si les risques devaient continuer d'augmenter dans les marchés hypothécaire et immobilier, de nouvelles mesures réglementaires pourraient être arrêtées.

La BNS a annoncé jeudi à Berne qu'elle gardait inchangé son instrument de référence, le Libor à trois mois, dans une marge de fluctuation comprise entre 0,0 et 0,25%, confirmant sans surprise la poursuite d'une politique de taux zéro en vigueur depuis quatre ans environ.

La banque centrale maintient également le taux plancher de 1,20 franc pour un euro, en vigueur depuis le 6 septembre 2011. "Dans le contexte actuel de taux d'intérêt bas, le cours plancher demeure l'instrument principal pour maintenir un cadre monétaire approprié", a déclaré Thomas Jordan, président de la direction générale de la BNS.

Le franc devrait toutefois continuer de faiblir ces prochains trimestres. Le risque de nouvelles pressions soudaines à la hausse n'est cependant pas écarté, a ajouté Thomas Jordan.

Les risques pour l'économie suisse demeurent importants et proviennent avant tout, comme jusqu'ici, du contexte international. Un affaiblissement de la dynamique conjoncturelle mondiale n'est pas à exclure, a noté Thomas Jordan.

Menaces d'accentuation

La banque centrale maintient une attente de croissance inchangée en 2013, comprise entre 1 et 1,5%. Quant au niveau des prix, elle table sur un taux d'inflation toujours négatif de 0,3%, contre une prévision de -0,2% en mars dernier.

Les déséquilibres qui se sont formés sur les marchés hypothécaires et immobilier en Suisse menacent de s'accentuer, compte tenu de la phase prolongée de taux d'intérêt exceptionnellement bas, a observé Thomas Jordan. La BNS appelle donc à la vigilance et menace de prendre de nouvelles mesures réglementaires, si les risques devaient augmenter.

L'avertissement s'adresse aux banques actives sur le marché intérieur, a expliqué Jean-Pierre Danthine, vice-président de la BNS. Ces établissements devraient par ailleurs intégrer la potentielle forte hausse des taux hypothécaires à terme quand elles évaluent la capacité financière des emprunteurs.

Les mesures déjà arrêtées consistent d'abord en l'autorégulation sectorielle imposant aux banques de n'octroyer de prêt hypothécaire aux futurs propriétaires que s'ils garantissent au moins 10% de fonds propres ne provenant pas de leur capital de prévoyance professionnelle. Cette mesure est valable depuis le 1er juillet 2012.

L'autre volet entrera en vigueur le 30 septembre prochain. Il s'agit de la décision du Conseil fédéral, prise en février, d'imposer aux banques une exigence accrue en matière de fonds propres dans le domaine des prêts hypothécaires, activant de la sorte le volant anticyclique proposé par la BNS.

Niveau trop bas

Et la situation en termes de fonds propres s'est déjà améliorée, notamment pour les grandes banques. Après avoir tiré la sonnette d'alarme l'an dernier, la BNS salue le fait que la dotation en capitaux propres a augmenté pour UBS et Credit Suisse. Toutefois, elle juge leur niveau encore trop bas compte tenu des risques et des pertes liées à la récente crise des marchés.

Tout au long de l'an passé, les deux grandes banques ont amélioré de manière substantielle leur niveau de fonds propres pondérés des risques, écrit la BNS dans son "Rapport sur la stabilité financière".

Du côté de Credit Suisse, le taux de capitaux pondérés des risques, calculés sur la base des fonds propres en mesure d'absorber les pertes et des actifs à risque conformément aux règles de Bâle III et de la réglementation helvétique sur les banques trop grandes pour faire faillite, a quasiment doublé, passant de 5,2% durant le premier trimestre 2012 à 10% un an plus tard. Pour UBS, cette valeur a crû dans le même temps de 7,5 à 10,3%.

Dans le cadre du conflit fiscal opposant les banques suisses aux autorités américaines, la BNS établit des scénarios sur les risques existentielles pour telle ou telle banque. Une intervention ne saurait être envisagée que si les difficultés (ampleur d'une amende par exemple) venant des Etats-Unis entraîneraient des risques systémiques, a rappelé Jean-Pierre Danthine.

La BNS offre seulement aux banques une aide en liquidités, a ajouté Thomas Jordan. "Nous ne pouvons pas apporter une aide pour assurer la solvabilité lorsqu'une banque se trouve en difficulté à cause des fonds propres". "Notre aide s'est toujours limitée à des liquidités", a-t-il indiqué, en rappelant que c'était déjà le cas lors du sauvetage d'UBS dans la crise financière.

 

 

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