Salaires excessifs et enquêtes fiscales en cours dans plusieurs pays ont été à l'ordre du jour de l'assemblée générale de Credit Suisse vendredi à Zurich. Le patron du groupe, Tidjane Thiam, a répondu aux critiques émises par plusieurs actionnaires.
Concernant les enquêtes fiscales menées Europe et en Australie, le directeur général de la banque a souligné que l'établissement financier se conforme à toutes les lois et réglementations applicables dans tous les marchés où il opère.
"Au cours des dernières années, Credit Suisse a mis en place des programmes complets et procédé à des contrôles en matière fiscale auprès de ses clients en Europe et dans d'autres pays. À la suite de ces contrôles, le groupe a résilié les relations avec les clients qui n'avaient pas démontré qu'ils déclaraient leurs avoirs aux autorités fiscales et qu'ils payaient leurs impôts", a-t-il indiqué.
Bonus démesurés
Quant à l'autre objet de controverses, la rémunération des dirigeants, le patron de la banque a tenu à préciser qu'il avait proposé de réduire de 40% sa propre rémunération variable totale. Les membres du directoire ont eux aussi décidé à l'unanimité de proposer une baisse de 40% de la rémunération variable totale qui leur est accordée.
Revenant sur l'abandon de l'entrée en Bourse d'une partie des activités dédiées au marché suisse de l'institut bancaire, au profit d'une hausse de capital, Tidjane Thiam a déclaré qu'il s'agissait d'une meilleure option.
"Cette augmentation de capital devrait nous permettre de continuer à investir dans des opportunités de croissance, tant en Suisse qu'à l'étranger, de renforcer considérablement notre bilan et d'améliorer nos ratios de fonds propres. Elle nous permettra aussi d'achever la restructuration de notre groupe", a-t-il ajouté.
Intervention de Greenpeace
Credit Suisse n'a pas dû essuyer que des critiques sur ses rémunérations lors de son assemblée générale vendredi à Zurich. La grande banque a également fait face aux reproches d'une organisation environnementale.
Des militants de Greenpeace sont venus perturber la réunion. Ils ont protesté contre un projet de financement par la banque d'un pipeline au Dakota du Nord aux Etats-Unis.
Durant le discours du patron de l'établissement financier, Tidjane Thiam, deux membres de l'organisation ont brandi une affiche jaune indiquant "Stop aux affaires avec les pipelines sales".
Le directeur du groupe a alors déclaré qu'il soutenait la liberté d'expression, avant de poursuivre. Les actionnaires se sont alors bruyamment manifestés dans la salle.
Crise climatique
Environ une demi-heure avant le début de l'assemblée générale, les militants ont également installé un faux oléoduc en acier d'une dizaine de mètres de long et pesant plus de 900 kilos dans l'entrée du bâtiment, le Hallenstadion, où se tenait la réunion.
L'action s'est déroulée dans le calme. L'identité des militants a été contrôlée. A midi, cinq d'entre eux étaient encore retenus par la police.
Le projet de pipeline aux Etats-Unis porte atteinte aux droits fondamentaux des populations autochtones, menace les réserves en eau potable de millions de personnes et accélère la crise climatique, selon Greenpeace.