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De l'oxygène découvert dans l'atmosphère de la comète Tchouri

De l'oxygène a été découvert dans l'atmosphère de la comète Tchouri. La découverte remonte à septembre 2014 et constitue une véritable surprise pour les chercheurs bernois.

28 oct. 2015, 15:47
/ Màj. le 28 oct. 2015 à 19:00
De l'O2 dans l'atmosphère de la comète Tchourioumov-Guérassimenko.

Des chercheurs de l'Université de Berne ont eu une surprise: ils ont découvert de l'oxygène dans l'atmosphère de la comète Tchouri. La découverte remonte à septembre 2014. Les chercheurs bernois ont pu mettre en évidence que les molécules d'oxygène constituaient le quatrième gaz le plus courant sur la comète - après l'eau, le monoxyde de carbone et le dioxyde de carbone.

L'oxygène est chimiquement très réactif. Jusqu'à aujourd'hui, on pensait qu'il s'était lié à l'hydrogène, présent en grande quantité dans le système solaire ancien, pour former de l'eau. Néanmoins, des molécules d'oxygène étaient encore disponibles sur la comète.

Corrélation stable entre l'eau et l'oxygène

Jamais les chercheurs n'auraient pensé que l'oxygène pouvait survivre des milliards d'années sans se lier avec d'autres substances, a indiqué la physicienne responsable du projet Kathrin Altwegg dans un communiqué de presse publié mercredi par l'Université de Berne.

L'oxygène moléculaire est très difficile à mettre en évidence avec des télescopes. Cela expliquerait pourquoi cette molécule n'a pas pu être observée sur d'autres comètes. Seules des mesures sur place, avec Rosina, ont rendu cette découverte possible.

Kathrin Altwegg a fait une deuxième constatation étonnante: la relation de l'eau avec l'oxygène ne change ni selon le lieu ni selon le temps. Elle explique qu'il existe donc une corrélation stable entre l'eau et l'oxygène.

Matériaux très anciens

On sait que des molécules d'oxygène sont présentes sur les lunes de Jupiter et de Saturne. Ce fait s'explique par l'impact de fragments hautement énergétiques en provenance des planètes mères, un cas qui ne peut pas se présenter sur la comète Tchouri.

Sur cette dernière, les chercheurs considèrent que le scénario le plus probable est le suivant: l'oxygène est apparu très tôt, avant même la naissance du système solaire. Des fragments hautement énergétiques sont tombés sur des grêlons dans les "pouponnières d'étoiles" froides et nébuleuses - aussi appelés nuages sombres.

Selon l'Université de Berne, les mesures d'oxygène montrent qu'une grande partie des matériaux qui constituent les comètes est plus ancienne que notre système solaire. Sa composition y est typique des nuages moléculaires, d'où sont nées les nébuleuses solaires et plus tard les systèmes planétaires.

D'après Kathrin Altwegg, il faudra sans doute revoir certains modèles théoriques relatifs à la formation du système solaire.

Rosina analyse depuis août 2014 les gaz de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, plus simplement nommée Tchouri. Elle est embarquée sur la sonde spatiale européenne Rosetta.

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