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Ce que le confinement et le télétravail pourraient changer. La chronique immobilière d’UBS

08 oct. 2020, 20:00
Gabriel Epiney, responsable Clientèle privée, UBS Valais.

Chacun le pressent: la période de plusieurs semaines de confinement et l’obligation de mettre en place des solutions de télétravail risquent d’avoir des conséquences importantes sur les modes de vie, mais aussi sur les choix de résidence. Pour l’heure, on ne possède toutefois pas, en Suisse, de données permettant d’évaluer l’ampleur des changements qui pourraient survenir.

Une étude sur 3200 sondés

En revanche, l’unité de recherche Evidence Lab d’UBS a mené une large enquête en interrogeant 3200 personnes en Allemagne et en Suède. Les sondés ont répondu à plus d’une centaine de questions sur leurs intentions en matière de logement, sur leurs projets de télétravail ou sur leurs envies de relocalisation (c’est-à-dire de déménager à l’intérieur et à l’extérieur des villes).

En résumé, l’étude vise à déterminer comment le travail à domicile et le Covid-19 pourraient avoir un impact sur les intentions en matière de logement des personnes interrogées. Rappel important: l’Allemagne a connu un confinement relativement limité (sur huit semaines), tandis que la Suède a fait le choix de continuer à vivre sans confinement.

Le télétravail a le vent en poupe

Même s’ils ne sauraient être transposés un par un à la Suisse, les enseignements de cette étude ne manquent pas d’intérêt pour notre pays. Les points à retenir de l’enquête: tout d’abord, pour la très grande majorité des sondés, le travail depuis le domicile répond parfaitement ou très bien à leurs besoins.

Ensuite, le nombre moyen de jours prévus à travailler depuis chez soi augmentera légèrement: précédemment, moins de 30% des sondés allemands effectuaient entre deux et cinq jours en télétravail. Pendant la crise, leur part est montée à presque 40% et plus du tiers s’attendent à poursuivre ainsi sur le long terme. Concrètement, deux tiers des sondés travaillaient systématiquement au bureau avant la pandémie. Seuls 58% envisagent à l’avenir de ne travailler qu’au bureau.

Variations selon l’âge

Ces réponses s’accompagnent de variations significatives en fonction des revenus, du sexe et des groupes d’âge. Par exemple, les 25-34 ans sont les plus grands promoteurs du télétravail. En Allemagne, à peine plus de la moitié d’entre eux (52%) n’ont pas l’intention de travailler depuis leur domicile, contre 69% pour leurs aînés (c’est-à-dire les 55-64 ans).

Or il est plus que probable que les 25-34 ans auront plus de poids pour les entreprises. En effet, ces dernières risquent fort de se concentrer sur cette main-d’œuvre de demain et sont donc plus susceptibles d’adapter leur stratégie immobilière aux besoins de cette tranche d’âge.

Avec la montée en puissance du travail à domicile, une opinion volontiers répandue estime que la liberté de travailler de n’importe où sera préjudiciable aux villes, où le coût de la vie est élevé. Si c’est avéré, cela aura des implications évidentes pour les sociétés immobilières, principalement exposées aux grandes capitales.

Surprise: à l’opposé d’un supposé déclin des villes, les résultats du sondage montrent peu d’indices d’un exode important à venir. En effet, ils affichent un taux stable de seulement 6% des interrogés qui jugent «extrêmement probable» un départ de la capitale. On le voit le confinement et le télétravail vont avoir des conséquences, mais pas toujours dans le sens qu’on imaginerait. A suivre donc!

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