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Magazine "Votre hiver": Comment apprendre à skier à son enfant?

L’essentiel à savoir sur l’apprentissage du ski par les tout petits.

23 nov. 2018, 08:01
Les tapis roulants évitent d’être dégoûté d’emblée comme cela arrivait parfois avec les petits «tire-fesses» moins faciles à apprivoiser. Ecole suisse de ski d’Anzère

Hier encore il gazouillait à quatre pattes et voilà un bon moment déjà qu’il gambade à gauche à droite et articule ses premières phrases. Est-il trop tôt pour mettre mon jeune enfant sur des skis? Dois-je le faire moi-même ou avoir recours aux compétences de professionnels? Si oui combien cela me coûtera-t-il ? Quel matériel utiliser? Vaut-il mieux le louer ou l’acheter? Avec l’aide de Ferdinand Francey, directeur de l’école de ski d’Anzère, entraîneur Swiss Olympic 1 et professeur de ski depuis une quinzaine d’années, nous répondons ci-après à toutes ces questions si cruciales pour le bonheur familial et à quelque autres.

A partir de quel âge mettre votre enfant sur les skis?

Il est possible de commencer à apprendre à skier dès deux ou trois ans pour les enfants précoces au niveau mobilité et ayant donc un peu de force et de coordination. A ce stade, cela se fait via des animations ludiques et des jeux de glisse au jardin des neiges. «A cet âge, les séances durent 30 mn à une heure maximum car il est important de ne pas lasser ou dégoûter les enfants en en faisant trop ou en ayant des attentes trop élevées. C’est toujours le cas à 4 ans. Surtout qu’en respectant ce rythme, les enfants de cet âge tiennent bien souvent debout sur leurs skis en seulement une ou deux séances et peuvent même se mesurer à une piste bleue après une semaine», relève Ferdinand Francey.

Lui-même a appris à l’âge de 4 ans. Presque sur le tard pour un professionnel du ski? Pas vraiment. A Anzère comme dans la plupart des autres stations, les cours collectifs commencent précisément à cet âge qui est celui où la force et la coordination sont en général suffisants. Il n’y a cependant pas grand risque à attendre un peu plus. Jusqu’à l’adolescence en effet, les jeunes apprennent vite notamment car leur cerveau est plus plastique et qu’ils ont souvent moins peur de la chute. Une fois passé ce cap en revanche, on rame en général bien plus!

Cours collectifs, cours privés ou avec ses parents, qu’est ce qui est le plus efficace?

Il n’y a pas de réponse toute faite. Cela dépend beaucoup de l’enfant. Toutefois, Ferdinand Francey relève que dès 4 ans, les cours collectifs se révèlent très efficaces. «Dans ces cours, les enfants progressent bien car à cet âge, ils apprennent beaucoup par mimétisme et l’émulation joue aussi un grand rôle.»

Pour cette même raison, le cours privé a moins de sens pour un jeune enfant que pour un adulte. Il n’en demeure pas moins très intéressant puisque le professeur peut se concentrer exclusivement sur un enfant et en obtient en général des progrès rapides.  Par contre, il est incomparablement plus cher. A Anzère, dix heures de cours collectifs coûtent 169 francs alors que 1 h 30 de cours privé revient à 99 francs. Soit presque quatre fois plus cher! A noter que les cours collectifs sont souvent confiés à de jeunes auxiliaires, qui s’ils ont des compétences et ont suivi des formations internes à leur école de ski, ne sont pas des professeurs patentés.

Par contre, ils sont en général retenus car ils ont le contact avec les petits. Apprendre avec ses parents dépend de leur niveau de ski, de leur capacité à transmettre et de celle à ne pas écraser leur enfant sous leurs attentes. Bref, ce n’est pas systématiquement efficace. L’idéal est souvent de coupler cours collectifs et apprentissage avec les parents.

A quelle fréquence suivre des cours pour une progression optimale?

«Quotidiennement si cela est possible lors des vacances. En suivant un cours chaque jour de la semaine, les progrès peuvent être fulgurants. Sinon, une fois par semaine le reste du temps, est déjà appréciable», répond Ferdinand Francey.

A Anzère, l’école de ski qu’il dirige, propose par exemple des séries de « cours région » sur quatre mercredis ou sur quatre samedis consécutifs dès 130 francs et les résultats sont là. «Surtout lorsque les élèves retournent skier un peu avec leurs parents après la leçon», relève le professionnel.

Quel matériel utiliser?

Ferdinand Francey déconseille fortement les patinettes en plastique. Elles semblent pratiques au premier abord car elles peuvent être utilisées avec des chaussures normales mais c’est précisément là le piège à éviter sans parler du fait que ces lattes ne comportent pas de véritables carres. Si l’on veut apprendre à skier, autant le faire bien tout de suite et donc en conditions réelles, c’est-à-dire avec de véritables skis et de véritables chaussures de ski pour enfant.

Ce matériel ne coûte pas très cher à la location. Acheter n’est pas forcément nécessaire ni judicieux vu que la pointure d’un enfant peut carrément changer dans une même saison. Ferdinand Francey ne croit pas beaucoup non plus aux harnais type Esyski servant à rattacher le jeune apprenant à un adulte qui le guide à distance dans ses mouvements. «Cela me semble utile pour se déplacer rapidement d’un endroit à l’autre, retenir son enfant dans une chute ou s’il se laissait dépasser par sa vitesse mais pas vraiment dans une optique d’apprentissage», argumente le professionnel.

De nombreux parents ne sont pas de son avis. Mais peut-être est-ce uniquement car cet accessoire épargne leur dos et leurs cuisses, ce que ne fait pas la traditionnelle technique «je garde mon gamin entre mes jambes et nous glissons (péniblement) de concert»… Quant à la fameuse «pince à ski», un accessoire en plastique solidarisant les deux skis de manière à ce qu’ils soient en permanence en chasse-neige, Ferdinand Francey n’y croit pas trop non plus. «Le risque est notamment que sans cette aide, les enfants se retrouvent désarmés.»

Le bon vieux «chasse-neige» est-il d’ailleurs incontournable dans l’apprentissage?

A en croire, Ferdinand Francey, cette étape n’est pas incontournable mais diablement utile quand même pour une majorité. Cette technique reste d’une redoutable efficacité pour ce qui est de freiner et de réaliser ses premiers virages. Reste ensuite à savoir prendre confiance pour s’en affranchir, oser prendre plus de vitesse et finalement réussir à tourner et à s’arrêter sans.

Où se lancer?

Dans des stations, qui comme Anzère, offrent un jardin des neiges fermé et sécurisé avec une faible pente, des accompagnants patients et compétents et leur lot de tapis roulants et de pistes vertes et bleues facilitant l’autonomie et le plaisir. Là, une méthode progressive, mise sur pieds par la Swiss snow league et faisant la part belle aux jeux, est en général utilisée avec les tout petits apprentis skieurs.

 

Cet article peut être consulté dans notre magazine «Votre Hiver» en cliquant sur sa couverture ci-dessous.

 

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