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Norme anti-homophobie: pour ses défenseurs, «la nouvelle loi n’empêchera personne d’exprimer son opinion»

Le 9 février prochain, les Suisses devront voter sur l’extension de la loi antiracisme attaquée en référendum. Dans le camp des partisans de la loi, on assure que seules les déclarations discriminatoires faites en public seront punies et que la liberté d’expression sera protégée.

28 nov. 2019, 10:02
La loi veut compléter la législation actuelle, qui ne permet pas de s'attaquer aux propos homophobes exprimés en termes généraux. (illustration)

«La haine n’est pas une opinion." Les défenseurs de la loi anti-homophobie soumise au vote le 9 février veulent agir contre la négation de la qualité d’être humain et protéger les droits fondamentaux des hétérosexuels et de la communauté LGBT.

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Le Parlement a accepté en décembre 2018 d’étendre la norme antiracisme à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle. Cette révision de la loi, partie d’une initiative parlementaire du conseiller national Mathias Reynard (PS/VS), vise à protéger la communauté homosexuelle, bisexuelle, transgenre ou intersexe (LGBTI).

La haine n’est pas une opinion.
Matthias Erhardt, membre du comité contre les discriminations

«La nouvelle loi n’empêchera personne d’exprimer son opinion», a indiqué jeudi à la presse Matthias Erhardt, coprésident du comité de campagne. Seules les déclarations discriminatoires qui sont faites publiquement et qui rabaissent les personnes auxquelles elles s’adressent seront punies, a renchéri la conseillère aux Etats Anne Seydoux (PDC/JU).

Ce qui est dit dans un cercle d’amis n’est pas visé par la disposition pénale. Mais il ne sera plus possible de propager la haine et d’appeler à la discrimination ou à la violence contre les personnes homo- ou bisexuelles. Les déclarations telles que «les lesbiennes sont des sales gouines et elles doivent se faire soigner», seront interdites.

 

 

Ces déclarations blessent la dignité humaine. Elles peuvent avoir des effets importants sur des jeunes qui cherchent leur identité sexuelle. Et M. Erhardt de rappeler que le taux de suicide chez les jeunes homosexuels est cinq fois plus élevé que que les adolescents hétérosexuels.

Droits fondamentaux

La liberté d’expression ne justifie pas les incitations à la haine. Les appels à la discrimination violent les droits fondamentaux des personnes. La Suisse est l’un des derniers pays d’Europe qui ne punit pas ces actes pour la communauté LGBTI.

Par ailleurs, rappelle l’alliance composée d’organisations lesbiennes, gays, bisexuelles, de partis politiques et d’organisations civiles, il ne s’agit pas d’introduire une norme spéciale pour les LGBTI, mais d’un élargissement de la norme pénale qui protège déjà les minorités. Les gays et les lesbiennes n’auront pas de nouveaux droits.

La part de l’Eglise

L’Eglise réformée veut aussi agir contre la discrimination. La Bible contient des passages qui, mal commentés, sont des appels à la violence contre les homosexuels. Mais, a ajouté Michel Müller, président du conseil paroissial de l’Eglise réformée du canton de Zurich, les Evangiles disent aussi «tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi».

L’Eglise a une grande responsabilité dans la protection des personnes menacées. Elle s’engage pour défendre les personnes diffamées, discriminées et menacées.

Orientation sexuelle

La loi sur laquelle le peuple est appelé à se prononcer veut compléter la législation actuelle, qui ne permet pas de s’attaquer aux propos homophobes exprimés en termes généraux. Pour résoudre le problème, la norme antiraciste doit être complétée par un ajout sur l’orientation sexuelle.

Cette extension ne vaudra pas pour les déclarations et les actes visant des préférences sexuelles pathologiques comme la pédophilie. Les jeunes UDC ont lancé le référendum contre ce qu’ils estiment être une loi de censure.

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