La scène était un brin cocasse, hier: couverte d’un élégant masque en tissu noir, moucheté de formes géométriques, Karin Keller-Sutter est venue lancer, devant les médias, la campagne du non à l’initiative antiburqa, qui vise une interdiction de se dissimuler le visage en public. Impossible d’esquiver ce paradoxe: «Il y a un an, il était encore inimaginable, pour nous, qu’à cause de la crise du coronavirus, on doive aujourd’hui tous porter un masque», a déclaré la conseillère fédérale en ouverture. «Je ne m’y suis toujours pas habituée», a-t-elle confessé.
Voir le visage de l’autre comme fondement des relations humaines dans nos sociétés occidentales, c’est justement l’argument qu’avancent les initiants pour défendre leur texte. Quelle influence aura dès lors la situation sanitaire sur la campagne?...