La nuit vient de tomber sur Berne. Une centaine de féministes fâchées par le verdict des urnes manifestent sur la place Fédérale. Surnommé «le trouble-fête», le moustachu Giorgio Ghiringhelli, lui, exulte: «Mission accomplie!» Celui qui était à l’origine de l’interdiction de la burqa dans son Tessin natal célèbre «une société fondée sur la démocratie et l’égalité des sexes, et non sur la théocratie et la misogynie».
Par 51,2% des votants, le pays a choisi hier d’inscrire dans sa Constitution l’interdiction de se dissimuler le visage dans l’espace public. Un peu plus de 67 000 voix séparent les deux camps. Avec les Grisons et Appenzell Rhodes-Extérieures, seuls les cantons très urbains de Genève, Zurich, Berne et Bâle ont rejeté le texte. En interdisant le niqab et la burqa, la Suisse rejoint en Europe la France, la Belgique, l’Autriche et le Danemark.