Dire que la burqa, comme le voile ou les minarets, polarise, est un euphémisme. Certains politiciens, majoritairement de l’UDC, de l’ancien PDC, du Parti évangélique ou de l’UDF, ont déclaré la guerre à cette pièce d’habillement depuis au moins quinze ans. Mais ils n’ont abouti qu’au Tessin et dans le canton de Saint-Gall, avec des résultats mitigés.
Les auteurs de l’initiative sur laquelle les Suisses se prononcent dans huit jours avaient eu grand peine à récolter les 100 000 signatures requises jusqu’en septembre 2017. Les paraphes certifiés par la Chancellerie fédérale montraient du reste, par exemple, que les Romands n’avaient que peu soutenu le texte, par rapport aux Tessinois et à certains cantons alémaniques. Or, selon un survol qui ne se veut pas exhaustif, aucune initiative cantonale pour interdire la burqa n’a été lancée en Suisse romande. Le canton de Fribourg connaît bien une interdiction, depuis 2014, mais elle...