Le résultat est positif pour les tenants du revenu inconditionnel de base (RIB), accepté dimanche par environ 22% des votants selon les projections de l'Institut gfs.bern. Il s'agit selon eux d'une victoire d'étape qui a permis de faire connaître le RIB.
"On est très contents", a déclaré dimanche à l'ats Ralph Kundig, coordinateur romand des initiants, rappelant que ces derniers sont partis "de très loin". Avant le soutien des Verts, ils n'ont longtemps bénéficié d'aucun appui de la part d'un parti politique. Et la dynamique est positive: "Nous savons que certains partis ont prévu des séances de travail sur le sujet", se réjouit-il.
Pour Sergio Rossi, professeur d'économie membre du comité de soutien au RIB, il faut voir le verre à moitié plein. "Une personne sur cinq a voté pour le revenu inconditionnel de base, il s'agit déjà d'un succès", considère-t-il.
L'important, au-delà du vote, est que les citoyens commencent à réfléchir à cette idée, "qu'il faudra tôt ou tard mettre en oeuvre". Il sera intéressant de connaître la proportion des jeunes ayant voté en faveur du RIB, dit Sergio Rossi, qui souligne qu'ils sont les premiers intéressés par le projet.
#Chvote Non, mais... le débat sur le #RBI est lancé et les Suisses veulent clairement que le débat se poursuivehttps://t.co/mckXAfYpG6
— Guillaume Saouli (@Gsaouli) 5 juin 2016
"Une sacrée claque" pour les opposants
"C'est une sacrée claque", constate Yannick Buttet, membre du comité interpartis qui s'opposait au revenu de base inconditionnel (RBI), accepté par environ 22% des votants selon les projections de l'Institut gfs.bern. Au-dessous de 25%, la question ne se pose plus sous cette forme-là, estime le conseiller national (PDC/VS).
À quand la fin d'initiatives utopiques ou électoralistes ? Le résultat d'aujourd'hui devrait en faire réfléchir plus d'un ... #CHvote
— Yannick Buttet (@ybuttet) 5 juin 2016
Les problématiques soulevées par l'initiative étaient légitimes, a dit Yannick Buttet à l'ats, mais la solution n'était pas réaliste. Le revenu de base est maintenant enterré. Cette "bonne nouvelle" n'empêchera cependant pas de réfléchir à l'avenir de l'emploi en Suisse.
Pour Susanne Leutenegger Oberholzer, également membre du comité interpartis, ce rejet clair montre que la population ne veut pas se lancer dans une expérience avec les assurances sociales. Selon la conseillère nationale (PS/BL), les questions importantes étaient restées floues: le financement, le montant du RBI et la problématique des assurances sociales existantes.
"Je suis convaincue qu'avec une préparation sérieuse, l'initiative aurait pu ouvrir une plus large discusssion et aurait été plus largement soutenue", a déclaré Mme Leutenegger Oberholzer à l'ats. Elle se dit très contente du résultat final. Toutefois, la discussion se poursuit, selon elle.
Le conseiller national Marcel Dobler (PLR/SG) se réjouit aussi du verdict. "La plupart des citoyens ne sont pas prêts à une expérimentation aussi radicale", relève le membre du comité interpartis, soulignant qu'un cinquième de "oui" est une très faible proportion. Cette idée est enterrée, d'après lui.