Votre publicité ici avec IMPACT_medias

No Billag: un comité de parlementaires de droite en faveur d'un service public financé par le marché

Le service public survivra avec des recettes issues du marché. C'est en substance le message d'un comité de parlementaires en faveur de l'initiative No Billag. Ce texte est une attaque contre la diversité des médias et la démocratie directe, rétorquent les opposants.

09 janv. 2018, 14:30
/ Màj. le 09 janv. 2018 à 17:30
Les parlementaires PLR et UDC favorables à No Billag sont persuadés que le service public ne disparaîtra pas.

Les partisans de l'initiative "No Billag" ont détaillé leur plan B pour la SSR: plusieurs centaines de millions de francs pourraient être dégagés par la publicité et en faisant payer les émissions les plus regardées si la redevance est supprimée. Les opposants dénoncent leur "naïveté".

L'initiative "No Billag" ne signifiera pas la disparition de la SSR, a expliqué mardi devant la presse le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR) au nom du comité "Oui à l'initiative No Billag" réunissant des parlementaires UDC et PLR. Pour le président de l'Union suisse des arts et métiers (usam), la SSR continuera de bénéficier d'un budget propre doté de centaines de millions de francs.

Dès 2019, la part de la redevance à la SSR sera plafonnée à 1,2 milliard de francs. L'an dernier, 1,24 milliard ont été redistribués à la SSR, dont les dépenses atteignent 1,6 milliard de francs.

L'initiative "Oui à la suppression des redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)" interdirait à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance de réception. Cette dernière fonction ne pourrait pas non plus être déléguée à un tiers.

Pay TV

Selon le plan B élaboré par les partisans de l'initiative, le service public pourra être financé pour une très grande part par les recettes provenant du marché, a ajouté le conseiller national Hans-Ulrich Bigler (PLR/ZH), directeur de l'usam. La SSR pourrait rendre payantes les émissions d'information les plus plébiscitées.

Idem dans le domaine du sport avec des packs supplémentaires pour le football, le ski ou la lutte. De plus, de nouvelles recettes nettement plus élevées sont à attendre de la publicité à la radio, à la télé et en ligne.

Des fonds et des subventions pour la promotion de certaines émissions ne sont pas exclus. Un encouragement aux minorités linguistiques et aux régions périphériques serait envisageable, selon M. Bigler.

Pouvoir aux plus riches

L'ouverture du paysage médiatique aux investisseurs privés suisses et étrangers leur donnera le pouvoir d'imposer leurs intérêts particuliers. Le pouvoir sur la radio et la télévision est particulièrement intéressant pour les milliardaires qui ont des ambitions politiques, a estimé la conseillère nationale Edith Graf (PS/TG) également membre du comité contre "No Billag" au côté d'élus du PDC, de l'UDC, du PLR, du PS, du PBD, du PVL, des Verts et du PEV.

L'initiative "No Billag" est une attaque contre la diversité des médias et la démocratie directe. Plus encore, ce texte est anti-suisse, a déclaré le conseiller aux Etats Filippo Lombardi (PDC/TI). Elle touche à la cohésion nationale. Les régions minoritaires comme la Suisse romande, italienne et romanche perdront leurs émetteurs et ne pourront plus défendre leur culture et leur langue.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias