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Entreprises responsables: l’initiative refusée de justesse, un «signal» pour les partisans

Les résultats de l’initiative suisse qui voulait obliger les entreprises à respecter les droits humains et les normes environnementales à l’étranger montrent malgré tout que les votants veulent une place financière suisse responsable.

29 nov. 2020, 19:32
50,7 % des votants ayant accepté le texte, les multinationales pourraient tenir compte de cette volonté populaire.

L’initiative «pour des entreprises responsables» a été acceptée par 50,7% des votants, mais rejetée par plus de la moitié des cantons. Les grandes faîtières économiques sont soulagées, tandis que les partisans du texte y voient un signal fort adressé à certaines multinationales et à l’économie.

Le contre-projet indirect élaboré par le Parlement va maintenant pouvoir entrer en vigueur. Le Conseil fédéral va définir rapidement les dispositions d’exécution, a indiqué dimanche la ministre de la justice Karin Keller-Sutter.

L’économie soulagée

Le rejet de justesse de l’initiative est accueilli avec satisfaction par les grandes faîtières économiques, qui s’étaient engagées contre le texte, contrairement au comité d’entrepreneurs «Economie pour des entreprises responsables», qui réunissait près de 300 dirigeants en sa faveur.

«Ce résultat est un grand soulagement, car l’initiative faisait peser une incertitude sur l’ensemble du tissu économique suisse, y compris les PME», a déclaré la directrice romande d’economiesuisse Cristina Gaggini à Keystone-ATS. Elle aurait également détérioré la relation avec d’autres Etats en s’ingérant dans leur souveraineté.

Pour l’Union suisse des arts et métiers (usam), le résultat montre que le peuple suisse refuse de tenter des expérimentations et d’introduire des règlementations spéciales dans la période actuelle.

Satisfaction également pour le PLR, qui se réjouit que la Suisse «ne fasse pas cavalier seul au niveau international, ce qui aurait placé nos entreprises face à de nombreux défis». L’UDC voit dans le résultat serré de la votation «un signal d’alarme» à l’adresse des organisations économiques et des partis du centre, par rapport à leurs «liaisons dangereuses avec la gauche».

 

 

Le sujet n’est pas clos

A l’inverse, la déception prédomine à gauche, chez certains partis du centre et chez de nombreuses organisations ayant soutenu le texte. Avec ce rejet, la Suisse risque d’être «une nouvelle fois dernière, comme ça a été le cas pour le blanchiment d’argent ou le secret bancaire», écrit Dick Marty (PLR/TI), co-président du comité d’initiative.

Le PS voit toutefois dans ce résultat un signal fort adressé aux milieux économiques. «Aucun blanc-seing ne sera toléré et les multinationales doivent assumer leurs responsabilités». Le résultat serré montre qu’une partie des votants souhaite des multinationales et une place financière responsable, relèvent les Verts.

Pour le parti écologiste, l’évolution en Europe montre que la Suisse sera tôt ou tard obligée de légiférer pour que ses entreprises respectent des normes environnementales et les droits humains à l’étranger. Les Verts’libéraux estiment quant à eux que le fort soutien en faveur de l’initiative est un signal fort qui doit être écouté par la classe politique.

A l’instar des Vert’libéraux, une partie du camp bourgeois soutenait le texte et avait fondé un comité bourgeois, composé du PEV, du Parti bourgeois-démocratique (PBD), du parti évangélique (PEV), ainsi que de certains membres du PDC, du PLR ou de l’UDC. A leurs yeux, le contre-projet était insuffisant.

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