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Votations fédélales: suite au rejet d'AVSPlus, les regards sont tournés vers le Parlement

Dimanche, suite au rejet de l'initiative AVSPlus, tous les regards se tournaient vers le Parlement, et plus particulièrement vers la réforme de la prévoyance vieillesse.

25 sept. 2016, 17:50
Selon Thomas de Courten, le vote de dimanche prouve que la population helvétique ne souhaite pas étoffer la prévoyance vieillesse.

Après le refus par près de 60% des votants de l'initiative "AVSplus: pour une AVS forte", tous les regards se tournaient dimanche vers la réforme de la prévoyance vieillesse, débattue au Conseil national dès lundi. Alors que chaque camp rappelle ses conditions, on sent monter chez tous la pression d'un référendum.

Malgré le rejet net de leur texte, les initiateurs restent en mode offensif. De l'avis du président de l'USS Paul Rechsteiner, les 40% de voix positives montrent qu'un affaiblissement des rentes n'entre pas en question.

Ce résultat est un signal fort envoyé au Parlement, précise le syndicaliste. Dès lors, "si le Conseil national supprime le bonus de 70 francs de la proposition (du Conseil des Etats)", l'Union syndicale suisse (USS) combattra cette mesure "par tous les moyens à sa disposition". En cas de référendum, Paul Rechsteiner se dit confiant du résultat positif du scrutin. "Le peuple nous suivrait."

"Troisième voie" PLR

A l'autre bout de l'échelle, le conseiller national UDC Thomas de Courten - dont le parti est un farouche opposant au principe du "saupoudrage" et donc au bonus mensuel de 70 francs proposé par le Conseil des Etats -, s'est dit "certain" que les citoyens suisses devront se prononcer sur la réforme. A l'inverse du président de l'USS, le Bâlois est d'avis que les syndicalistes auraient peu de chances de l'emporter.

Selon M. de Courten, le vote de dimanche prouve que la population helvétique ne souhaite pas étoffer la prévoyance vieillesse. Plus nuancé, son collègue de Chambre PLR Ignazio Cassis estime que les citoyens suisses "ont eu la maturité de réaliser qu'il n'y a pas de solution simpliste au défi énorme de la démographie galopante".

Si, à l'image de l'UDC, le PLR est d'avis que le "projet sorti de la commission (préparatoire du National) va globalement dans le bon sens", le parti d'Ignazio Cassis souhaite néanmoins y apporter des corrections, "notamment en ce qui concerne la compensation du taux de conversion", que le parti veut compenser uniquement dans le 2e pilier. Cette "troisième voie" sera proposée la semaine prochaine.

Après avoir discuté dimanche avec plusieurs de ses collègues parlementaires UDC et PLR (ou les avoir entendus s'exprimer à la radio et à la télévision), le démocrate-chrétien Yannick Buttet s'est d'ailleurs dit "étonné de sentir un revirement de leur part". Yannick Buttet n'exclut donc pas que la position de ces deux partis soit en train de s'adoucir.

Ce changement de cap, le conseiller national l'analyse ainsi: "Le peuple suisse est très attaché à l'AVS. Peut-être que les partisans d'une solution extrême sont en train d'être rattrapés par cette réalité."

Mandat au Parlement

De l'avis du Valaisan, le rejet de l'initiative AVSplus ne doit en tout cas pas être considéré comme "un blanc-seing pour durcir l'AVS", mais comme un "mandat donné au Parlement pour trouver une solution acceptable". Le vice-président du PDC estime même que la hausse des rentes de 70 francs, à laquelle sa formation est favorable, conserve des chances de passer le cap du Parlement. A l'inverse, le parti juge "une hausse généralisée de l'âge de la retraite à 67 ans inacceptable".

Sans surprise, les patrons ne l'entendent pas de la même oreille. A l'issue du scrutin, l'Union patronale suisse s'est félicitée de "l'impulsion que donne cette heureuse décision", qui "contraint le monde politique à axer résolument ses efforts sur les mesures susceptibles de garantir le niveau actuel des rentes dans la durée".

Concrètement, outre "enterrer définitivement le projet d'une augmentation des rentes AVS de 70 francs par mois", le Conseil national se doit désormais de "reprendre la règle de stabilisation proposée par sa commission ad hoc". Pour mémoire, cette règle permettrait une hausse généralisée de l'âge de la retraite à 67 ans en cas de détérioration de la situation financière de l'AVS.

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