Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Votations fédérales: la "claque" à l'UDC n'est pas un "chèque en blanc"

Malgré le soulagement souligné par la presse suisse suite au rejet de l'initiative UDC dimanche, celle-ci prévient qu'il ne s'agit pas pour autant d'une "chèque en blanc" pour les institutions. Cette défaite ne constitue pas une "déclaration d'amour à l'union européenne"

26 nov. 2018, 08:30
Le non à l'initiative de l'UDC ne signifie pas "carte blanche" pour les institutions suisses.

"Claque, fiasco, fessée", véritable "embarras", "sérieux revers": la presse suisse, soulagée, ne lésine pas sur les mots pour qualifier le rejet dimanche de l'initiative UDC. Mais il ne faut pas y voir un "chèque en blanc" délivré aux institutions, prévient-elle.

"Les Suisses se sont montrés bienveillants, modestes et réalistes", constate Der Bund. Car "le monde de 2018 est compliqué", affirme Le Temps et "on ne peut pas s'en extraire ou le détricoter en deux coups de cuillère à pot, même par un vote populaire". Et "depuis le séisme de février 2014 et ses suites politiques, une certaine Suisse n'entend plus se laisser surprendre par le jeu de l'UDC", affirme lematin.ch.

"Cela montre aussi que la Suisse n'est pas sensible à toutes les formes de populisme", relève le magazine en ligne Republik. L'UDC l'a cette fois appris à ses dépens. "Preuve est faite qu'il est possible de renverser les schémas simplistes de l'UDC, si l'on s'engage et mène une campagne active", tacle Le Quotidien jurassien.

Pourtant "l'objet de l'initiative était bien légitime: il portait sur la souveraineté nationale et son rapport avec le droit international dans un monde globalisé", posent La Liberté, Le Nouvelliste et Arcinfo. Mais la "solution simpliste de l'UDC visait surtout à faire appliquer à la lettre ses propres initiatives, faisant de ce parti une sorte de législateur suprême", complète Le Temps. Un coup de force égoïste que l'électorat a décelé, renchérit la NZZ.

Pas de "chèque en blanc"

Ce rejet n'est cependant "pas un chèque en blanc" non plus, préviennent La Liberté et la Luzerner Zeitung. Car "ce que les Suisses ont soutenu ce dimanche, c’est une approche pragmatique, négociée au coup par coup au plus près de nos intérêts nationaux. Le vote ne constitue en aucun cas une déclaration d’amour à une Union européenne en pleine crise", résume La Tribune de Genève.

En revanche, estiment la NZZ et le Tages-Anzeiger, il sous-tend l'existence d'une certaine confiance dans les institutions du pays. Les citoyens n'ont "aucune raison de limiter le pouvoir discrétionnaire de ces dernières". Et ce "non", insistent les publications du groupe CH Media, peut également être compris comme un "oui" indirect à la solution trouvée par le parlement et le gouvernement à la mise en œuvre de l'initiative sur l'immigration de masse.

Lundi, "la session d'hiver des Chambres fédérales va commencer dans une ambiance plus détendue, plus proche de l'esprit de Noël et avec moins d'arrogance du côté de la baronnie zurichoise de l'UDC", affirme lematin.ch.

"Avoir des idées"

"Cela ne veut pas dire que tout sera désormais facile face à l'UDC", prévient Le Quotidien Jurassien. Car si "gifle", il y a eu de l'avis général, "cela ne prédit pas un déclin de la formation blochérienne", note Le Courrier, relevant que "le souverainisme d'extrême droite séduit largement dans le monde".

Mais aussi, estime 24heures, parce qu'"il y a évidemment de la place pour un parti libéral-conservateur dans ce pays. Parce que certains particularismes quasi séculaires, qui expliquent pour une part notre succès, méritent d’être défendus. Mais l’UDC, parti gouvernemental, ne doit pas s’empêcher d’avoir des idées plutôt que de casser celles des autres."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias