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Votations fédérales: les tenants de l'initiative "pour la souveraineté alimentaire" d'Uniterre réfutent les reproches

Accusant l'opposition de jouer sur la peur, les tenants de l'initiative Souveraineté alimentaire ont démonté jeudi à Berne les reproches émis à l'encontre de leur projet.

30 août 2018, 12:42
Pour les initiants, il y aura davantage de diversité, et non pas moins.

Les tenants de l'initiative d'Uniterre pour la souveraineté alimentaire ont voulu jeudi à Berne démonter un à un les reproches le plus souvent faits à leur texte. Pour eux, celui-ci ne compromet ni le pouvoir d'achat du consommateur, ni la diversité de l'offre, ni les accords internationaux.

"Nos opposants jouent sur les peurs", a affirmé Ulrike Minkner, vice-présidente de l'Alliance pour la souveraineté alimentaire, lors d'une conférence de presse à Berne. Par exemple en affirmant que l'acceptation de l'initiative le 23 septembre aurait pour conséquence de faire augmenter les prix pour les consommateurs.

"Il n'y aura pas d'augmentation de prix, car il y aura plus de transparence sur toute la chaîne", a déclaré Pierre-André Tombez, président de l'Alliance. Le marché est actuellement aux mains de deux grands distributeurs, Coop et Migros, qui fixent les prix à leur guise. Or, "la grande distribution suisse est celle qui fait le plus de marge en Europe, ce qui est un facteur du tourisme d'achat. Nous prônons la vente directe", a expliqué M. Tombez.

 

 

Plus de diversité, pas moins

Autre reproche entendu, l'acceptation de l'initiative entraînerait un appauvrissement de la diversité à disposition du consommateur. "C'est le contraire, on veut de la diversité dans la production et dans la façon de consommer", avec une multitude de produits régionaux, insiste M. Tombez.

"Quel est l'intérêt d'avoir mille yogourts avec tous la même recette? Et nos produits régionaux ne se retrouvent pas de l'autre côté de la frontière", souligne M. Tombez. La grande distribution est "le plus grand touriste d'achat" de Suisse, glisse-t-il au passage: elle implante des unités de production dans des pays européens pour importer en Suisse.

Gérer l'offre pour éviter les surplus

Avec notre initiative, l'agriculture ne coûtera pas plus cher, mais moins cher, poursuit-il. "On veut gérer l'offre pour être en adéquation avec la demande et éviter les surplus. Tout kilo de pomme de terre produit en trop coûte cher à l'agriculteur", relève-t-il.

Le problème est particulièrement criant concernant le lait. La surproduction doit actuellement être convertie en beurre, avec des pertes que les paysans doivent assumer, être bradée aux prix du marché mondial ou évacuée vers l'Italie sous forme de fromage mi dur bon marché.

Pour adapter l'offre à la demande, un organisme de surveillance doit être mis sur pied pour analyser en permanence les prix de vente. De tels modèles sont en vigueur au Canada et en Norvège. "J'étais la semaine dernière en Norvège, cela fonctionne très bien", souligne Werner Locher, producteur de lait et membre du comité BIG-M.

Les initiants s'inscrivent enfin en faux face au reproche qui leur est fait de vouloir fermer les frontières et de menacer les accords bilatéraux avec l'Union européenne: "la plupart des exigences de l'initiative font déjà partie de la politique agricole en place", souligne le conseiller national Fabien Molina (PS/ZH), membre du comité d'initiative. Il en est de même avec la protection douanière.

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