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Naturalisation facilitée: l'affiche d'un comité proche de l'UDC mettant en scène une femme en burqa détournée

La campagne pour les votations fédérales du 12 février prochain bat son plein. Depuis quelques jours, l'objet sur la naturalisation facilitée pour les étrangers de la troisième génération se fait davantage entendre que FORTA ou RIEIII. En cause, une nouvelle affiche d'un comité proche de l'UDC qui a recyclé son visuel d'une femme en burqa militant en 2009 contre les minarets. Pour de nombreux internautes, cette affiche est très éloignée de la réalité. Ils ont donc décidé de la détourner.

11 janv. 2017, 09:22
/ Màj. le 11 janv. 2017 à 10:27
Une version pour interdire les accidents de montagne.

Le 12 février prochain, les citoyens suisses sont amenés à se prononcer sur trois objets: le fonds d'infrastructures routières FORTA, la réforme de la fiscalité des entreprises RIEIII et la naturalisation facilitée pour les étrangers de la troisième génération qui remplissent les critères suivants:

- L’un de ses grands-parents au moins est né en Suisse ou il peut être établi de manière vraisemblable que celui-ci a acquis un droit de séjour en Suisse;

- L’un de ses parents au moins a acquis une autorisation d’établissement, a séjourné en Suisse pendant au moins 10 ans et a accompli au moins 5 ans de scolarité obligatoire en Suisse;

- Il est né en Suisse;

- Il est titulaire d’une autorisation d’établissement et a accompli au moins 5 ans de scolarité obligatoire en Suisse La demande doit être déposée jusqu’à l’âge de 25 ans révolus. 

Un visuel recyclé

Un dernier point combattu par un comité composé d'élus UDC, qui a lancé sa campagne il y a quelques jours avec une nouvelle affiche. Enfin, "nouvelle" est un bien grand mot. La droite populiste a décidé de ressortir pour l'occasion l'un de ses plus grands succès de communication: la femme en burqa qui ornait ses affiches en 2009 lors de la votation sur les minarets.

 

Un peu moins de 7 ans plus tard, on retrouve cette même femme en burqa qui veut cette fois-ci inciter les électeurs à refuser la naturalisation facilitée pour les étrangers de troisième génération.

Une ficelle un peu trop grosse pour de nombreux internautes qui se sont offusqués de cette méthode. Leur questionnement? "Combien d'étrangers de troisième génération portent aujourd'hui la burqa en Suisse?"

25'000 jeunes concernés, en majorité des Italiens

Un rapport établi pour le Secrétariat d'Etat aux Migrations par le professeur Philippe Wanner, de l'institut de démographie et socioéconomie de l'Université de Genève y répond assez précisément. On y apprend que 24'650 jeunes âgés de 9 à 25 ans répondent aux critères du texte soumis à la votation et pourraient donc bénéficier de cette naturalisation facilitée. Parmi eux, plus de la moitié (58,1%), sont italiens, 7,7% sont espagnols, et donc, à priori, peu susceptibles de porter une burqa. Parmi les nationalités non-membres de l'Union européenne, les jeunes Turcs arrivent en tête avec 9% de ce total.

Cette distance entre l'image et la réalité des chiffres a évidemment fait réagir sur les réseaux sociaux. A l'image de David Crettenand, entrepreneur et ancien vice-président de la commune  de Riddes (VS) qui a "offert" son mur Facebook aux détournements en tous genres. Une démarche repérée par nos confrères du Temps.

L'objectif: mettre en avant le côté absurde de l'affiche et le pousser à l'extrême. David Crettenand avait également été l'un des premiers, toujours via Facebook, à dénoncer les propos du survivaliste Piero San Giorgio, engagé par le conseiller d'Etat valaisan UDC Oskar Freysinger dans un task force sur la sécurité en Valais.

 

 

Et les réactions n'ont pas tardé:

 

 

 

 

Sur Twitter aussi, les internautes s'en sont donné à coeur joie:

 

Une version contre les éoliennes:

 

Une variante mieux appropriée aux Italiens, principaux bénéficiaires de la naturalisation facilitée, autrefois principale cible des propos racistes, régulièrement qualifiés de "Spaghettifresser" ou "bouffeurs de spaghettis" en français:

 

La réponse des opposants

Du côté du comité de campagne, le Valaisan Jean-Luc Addor s'est exprimé sur la question dans nos éditions papier et numériques de ce mercredi. "Nous ne sommes assurément pas à côté du sujet. Nous voulons démontrer, de manière frappante, qu'en renonçant au contrôle actuel du processus de naturalisation, nous courons le risque de donner le passeport à des personnes non intégrées. La jeune femme sur l'affiche l'obtiendrait sûrement, car sans audition par une commission d'intégration, qui se rendrait compte qu'elle porte un niqab?"

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