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Coronavirus et bureaux: un répit temporaire. La chronique immobilière de Raiffeisen

14 nov. 2020, 23:36
Stéphane Bétrisey, vice-président de la direction de la Banque Raiffeisen du Haut-Léman.

La pandémie de Covid-19 a frappé un marché suisse des surfaces de bureau en bonne santé. Si les mesures de confinement de ce printemps l’ont plutôt épargné jusqu’ici, il faut pourtant s’attendre à de profonds changements à plus long terme. En plus de l’impact économique important de la crise, c’est avant tout l’accélération de la numérisation – plus particulièrement le télétravail – qui risque de bouleverser profondément et durablement l’équilibre de ce marché.

Avant le début de la pandémie de coronavirus, le marché suisse des surfaces de bureau connaissait une relative stabilité, avec des perspectives positives. La demande d’espaces de bureau était soutenue par une conjoncture saine et une solide croissance de l’emploi. Malgré la crise, les surfaces du bureau n’ont jusqu’ici pas vraiment été touchées par les mesures de semi-confinement décidées par le Conseil fédéral. La durée des baux commerciaux et les délais de résiliation longs empêchent en effet de déceler les effets du choc à court terme.

Une pression grandissante

Le marché des bureaux ne pourra cependant pas échapper indéfiniment aux conséquences du coronavirus. Malgré les programmes d’aide étatiques massifs, avec les difficultés économiques qui s’annoncent, il faut s’attendre à une recrudescence des faillites. Les programmes d’économies assortis de réductions de personnel pourraient conduire à l’arrivée de davantage de bureaux sur le marché, augmentant ainsi l’offre déjà portée par les nouvelles constructions.

En parallèle, la demande de bureaux risque de souffrir également, en raison notamment du ralentissement de la création de nouvelles sociétés en ce temps de fortes incertitudes. De leur côté, les grandes entreprises vont probablement freiner leurs projets d’expansion ou y renoncer. La pandémie de Covid-19 devrait donc se traduire par une recrudescence des vacances sur le marché suisse des bureaux et accentuer la pression sur les loyers.

Télétravail, une «nouvelle normalité»?

La pandémie de coronavirus et le semi-confinement qui en a découlé ont fortement chahuté le monde professionnel, notamment dans les bureaux. Des salariés se sont vus renvoyés à la maison du jour au lendemain et le télétravail, longtemps pratiqué avec circonspection, est devenu la nouvelle norme. Désormais, les open spaces dépeuplés annoncent peut-être un profond changement de paradigme: l’ancrage durable et conséquent du télétravail au sein des entreprises suisses.

De nombreuses petites et grandes entreprises, qui sont aujourd’hui des locataires de bureaux, devraient fortement libéraliser les règles de télétravail ces prochains mois. Il y va de leur positionnement en tant qu’employeur attractif pour conserver et recruter des collaborateurs qualifiés.

Même s’il ne faut pas s’attendre à une réduction massive et immédiate des espaces de bureau, une adaptation des surfaces utilisées habituellement est à prévoir dans les années à venir, avec de potentielles économies de coûts pour les entreprises. Alimentée par la pandémie et les mesures de protection sanitaire, il faut s’attendre à ce que l’expérience de cette «nouvelle normalité» du télétravail change durablement l’équilibre entre l’offre et la demande sur ce marché.

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