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Travailler entouré d'ondes électromagnétiques présente-t-il des risques pour la santé?

Nombreux sont ceux que l’électrosensibilité inquiète. Impacts sur la santé des employés de bureau, conseils pour se préserver, on fait le point.

04 déc. 2019, 20:00
Les gestes sont simples pour se préserver des ondes.

Une onde électromagnétique est définie par une fréquence et une amplitude. En fonction de celles-ci, l’onde aura la capacité d’arracher un électron à la matière –  c’est ce qu’on appelle le rayonnement ionisant – ou non, ce qui est le cas du rayonnement non ionisant.

En savoir plus : L'OFEV (Office fédéral de l’environnement) explique le principe du rayonnement des ondes électromagnétiques dans plusieurs documents disponibles en ligne.

Les appareils électroniques auxquels nous sommes confrontés au quotidien dans le cadre du travail de bureau – téléphone portable, émetteur wifi, imprimante sans fil, oreillettes, etc. ­– font partie de cette seconde catégorie. A noter que les piles émettent également des champs électromagnétiques, comme tous les appareils électriques de 50 hz. Selon les calculs de l’OFSP, leurs émissions n’excèdent pas les normes autorisées.

En savoir plus : L'Office fédéral de la santé publique détaille les émissions et les risques qui peuvent y être liés pour chacun des appareils que l’on est susceptible de côtoyer au quotidien.

Pour l’heure, les résultats sont contradictoires concernant les effets à long terme.
Antoine Milon, hygiéniste du travail auprès de l’Institut Central des Hôpitaux

«Il n’y a aucun effet à court terme pour la santé en ce qui concerne l’utilisation de ces appareils, affirme Antoine Milon, hygiéniste du travail auprès de l’Institut Central des Hôpitaux. Quelqu’un peut donc répondre à un appel sans aucun dommage sur sa santé. Pour l’heure, les résultats sont en revanche contradictoires en ce qui concerne les effets à long terme d’une exposition prolongée avec une proximité importante entre ces appareils et notre corps.»

Ce que l’on sait, c’est que la distance réduit l’exposition. «On ne mesure ainsi presque aucune émission à une distance de quinze centimètres.»

S’éloigner de ces émetteurs suffirait donc pour se préserver des ondes électromagnétiques. La matière fait également obstacle à la propagation d’ondes. On le constate notamment quand on cherche du réseau dans une vieille maison, avec des murs d’une soixantaine de centimètres d’épaisseur.

Ce qu’en dit la loi

Dans le monde professionnel, la responsabilité incombe à l’employeur de ne pas exposer ses employés à des valeurs excédant les limites autorisées. Mis à part certains équipements industriels (électrolyse, IRM, électroaimant, soudure) qui émettent de forts champs électromagnétiques, les appareils sans fil que l’on trouve dans un bureau sont les mêmes que ceux que l’on trouve à la maison.

Les fabricants sont sujets aux mêmes réglementations. «Mais chacun est libre de faire ce qu’il veut chez lui», soulève Antoine Milon en pointant du doigt la question de l’accumulation des appareils émetteurs. «Si quelqu’un choisit de mettre quinze wifi côte à côte, l’émission de chacun d’eux, bien que réglementaire, sera multipliée par quinze.»

C’est là toute la question que soulève la 5G. Les antennes, si elles émettent à faible distance (plus la fréquence d’ondes augmente, plus sa portée est courte), sont prévues pour permettre de cumuler toujours plus d’appareils connectés. «On risque ainsi de multiplier l’exposition à des appareils potentiellement proches du corps (smartphone, oreillette, montre connectée, clés magnétiques, etc.), sans connaître encore les possibles impacts que cette exposition peut avoir sur le long terme.»

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Femmes enceintes et porteurs de pacemaker

En ce qui concerne les femmes enceintes, le travail de bureau n’expose pas le fœtus à des doses dangereuses. «Ce sont des doses qui respectent les normes ». Les champs électromagnétiques peuvent avoir un impact sur les implants médicaux actifs (les stimulateurs cardiaques comme les pacemakers, par exemple). Mais ces dispositifs sont a priori protégés des rayonnements émis par les appareils de la vie courante. «Toutefois, il y a des recommandations, que ce soit dans le cadre du travail ou dans le domaine privé. Il est ainsi conseillé d’utiliser l’oreille droite pour téléphoner afin d’éloigner le téléphone du cœur et d’informer son médecin lorsqu’on a des plaques à induction, par exemple, afin d’avoir les bons conseils pour ne pas risquer un dérèglement du dispositif électrique.»

Diminuer les déplacements

Considéré seul et tenu à la main, un téléphone portable n’engendre donc presque aucune émission d’ondes électromagnétiques. «Par contre, c’est quand le téléphone cherche à se connecter à une antenne, que ce soit pour obtenir du réseau ou atteindre un correspondant, qu’une émission est mesurable, explique Antoine Milon. Il est donc conseillé de ne pas se promener en téléphonant, pour éviter que le téléphone ne cherche à se connecter à des antennes successives.» Bye-bye, donc, l’utilisation du smartphone dans le train. Et bonjour l’appel ponctuel depuis un seul et unique lieu.

 

Pour vous exposer au minimum, nous vous conseillons…

  • de ne pas multiplier les appareils émetteurs dans une même pièce (téléphones, montre connectée, wifi, enceintes Bluetooth, imprimantes sans fil, etc.)
  • de ne pas garder ces appareils à moins de 15 cm de façon prolongée
  • de ne pas vous déplacer pendant vos appels
  • de privilégier une connexion la plus claire possible
  • d’éviter les expositions inutiles et d’éteindre régulièrement ces appareils

 

Le téléphone portable impacterait la mémoire

Martin Röösli, professeur en épidémiologie environnementale à l’Université de Bâle, a récemment proposé une étude au sujet de l’effet des ondes électromagnétiques sur la mémoire d’adolescents qui utilisent beaucoup le téléphone portable. L’asymétrie du cerveau et le fait de téléphoner systématiquement de la même oreille auraient des conséquences mesurables sur la mémoire. Les ondes électromagnétiques du téléphone pénètreraient dans les tissus biologiques et augmenteraient localement la température de ces derniers. De plus, le champ magnétique du téléphone entrerait en contact avec les connexions neuronales – qui sont, elles-mêmes, des connexions électriques. Ce réchauffement biologique additionné à la rencontre des champs magnétiques du téléphone et du cerveau seraient ainsi susceptibles de perturber les connexions neuronales, ce qui expliquerait ces impacts sur la mémoire.

 

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