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Toujours plus de femmes victimes du cancer du poumon

Le cancer du poumon fait partie des cancers les plus fréquents et meurtriers. Le tabagisme en est le grand responsable.

03 oct. 2018, 20:00
Le cancer du poumon est bien souvent détecté tardivement chez les patients.

«Le cancer du poumon a fait 1,6 million de victimes à travers le monde en 2012. En 2035, on estime qu’il pourrait provoquer près de 3 millions de décès par année», souligne le Dr Hamdi Abeidi, spécialiste en oncologie médicale à l’Hôpital du Valais. Notre canton n’est pas épargné par le phénomène. Le cancer du poumon est la première cause de décès par cancer chez les hommes et chez les femmes en Valais.

Cette maladie a fait l’objet d’une étude «Epidémiologie et prise en charge du cancer du poumon en Valais» qui est publiée ce jeudi. Elle a été réalisée par le Registre valaisan des tumeurs de l’Observatoire valaisan de la santé menée en collaboration avec les services d’oncologie, de pneumologie et de chirurgie thoracique de l’Hôpital du Valais.

Le cancer du poumon touche plus souvent les hommes (61%) que les femmes (39%). Dans le canton, entre 2010 et 2014, en moyenne 185 cas de cancer du poumon sont diagnostiqués par an, dont 111 chez les hommes et  74 chez les femmes.

Le tabac est responsable de cette maladie dans 80 à 90% des cas. Pour les 10 à 20% restants, il existe d’autres facteurs de risque comme l’exposition à la fumée passive, l’exposition à différents agents comme l’amiante, certains hydrocarbures aromatiques polycyclique, le radon, le chrome… Enfin, les facteurs génétiques et les antécédents familiaux peuvent jouer un rôle.

Plus de femmes concernées

«Nous avons également pu observer que le nombre de femmes touchées par la maladie est en constante augmentation», note la doctoresse Isabelle Konzelmann, médecin responsable du Registre valaisan des tumeurs de l’Observatoire valaisan de la santé.

«Je suis surpris par l’ampleur que cela prend chez les femmes», abonde le Dr Abeidi. «A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, c’était en grande majorité les hommes qui fumaient. C’était un acte valorisé. On ne connaissait pas encore les conséquences du tabagisme sur la santé… Dans les années 70 – 80, les femmes ont commencé à s’émanciper et se sont mises également à fumer, ce qui explique en bonne partie l’augmentation du nombre de cas chez les femmes», explique la doctoresse Isabelle Konzelmann.

De nombreuses campagnes de prévention ont été menées contre le tabagisme. On commence à voir les retombées. «Le nombre de fumeurs diminue petit à petit, même si les hommes restent toujours plus nombreux à fumer que les femmes. Cette diminution du tabagisme a déjà un effet chez les hommes, avec une diminution de l’incidence de ce cancer, mais n’a malheureusement pas encore eu d’impact chez les femmes», observe la doctoresse Konzelmann.

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Prévention et dépistage

«Les résultats de cette étude sonnent comme un cri d’alerte. Si nous ne faisons rien, le nombre de cas va continuer à augmenter», met en garde la doctoresse Konzelmann. Il est encore possible de faire changer cette tendance, de freiner son évolution.

La solution: intensifier la prévention contre le tabagisme. «La population doit être informée des méfaits du tabac. Il doit y avoir une prise de conscience», continue-t-elle. Les jeunes ne sont pas toujours conscients des risques liés à la consommation de tabac. «Il faut savoir que plus on commence à fumer jeune, plus on a de risque de développer un cancer. La maladie est plus agressive chez ces personnes-là et elle se déclare plus tôt», informe le Dr Abeidi.

Reste une dernière question… Qu’en est-il du dépistage? On sait que si le cancer est détecté à un stade précoce, le malade a davantage de chance de guérir. «Nous n’avons malheureusement pas d’outil de dépistage efficace pour le cancer du poumon à ce jour», explique la doctoresse Konzelmann.

Seuls 21% des cancers du poumon sont détectés à un stade précoce en Valais. Plus de la moitié des cancers sont découverts à un stade avancé. «Dans ces cas, nous n’allons, en principe, pas réussir à guérir le malade. Il existe toutefois des traitements pour diminuer les douleurs et améliorer la qualité de vie. L’immunothérapie donne de très bons résultats en ce sens», explique le Dr Abeidi.

Pour aider à détecter la maladie le plus tôt possible, le médecin invite à consulter son généraliste sans tarder si la personne est sujette à une fatigue inexpliquée, à une perte de poids, à des vertiges, des maux de tête ou des troubles de la concentration.

En savoir plus : Le rapport de l'Observatoire valaisan de la santé: "Epidémiologie et prise en charge du cancer du poumon en Valais"

En finir avec le tabac, des bénéfices rapides pour la santé
Les chiffres et les informations publiés dans l’étude menée sur le cancer du poumon font réfléchir. La maladie est souvent détectée tardivement. Le taux de survie est de 45% à un an et de 30% à deux ans (tous stades confondus). Le cancer des poumons est principalement dû au tabac – un facteur de risque évitable.
Fumer est une dépendance et il n’est pas simple de s’en débarrasser. Toutefois, l’arrêt du tabac permet d’améliorer sa santé et d’augmenter son espérance de vie. Un an après avoir renoncé à la cigarette, le risque de maladie cardiaque est réduit de moitié.
Après quinze ans, ce risque rejoint le niveau de risque des non-fumeurs. Dix ans après la date d’arrêt, le risque de cancer du poumon est diminué de moitié.
Pour les femmes prenant la pilule, l’arrêt du tabac diminuera significativement le risque de maladies cardio-vasculaires. Renoncer au tabac améliore également les chances de commencerune grossesse.
En savoir plus : Aide et conseils pour arrêter de fumer
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