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Smartphones, ordinateurs, TV: quelles retombées sur la santé?

A notre époque hyperconnectée, que faire pour éviter une utilisation excessive et problématique des écrans chez nos adolescents?

20 nov. 2019, 20:00
Les 11-15 ans passeraient 4,4 heures par jour devant un écran en semaine; 7,4 heures par jour durant le week-end.

Qui peut se vanter aujourd’hui de parvenir à se tenir à distance des écrans? Même en laissant notre portable dans notre poche, il devient de moins en moins possible de travailler sans notre ordinateur sur notre place de travail. Nous sommes adultes, penserez-vous peut-être, et donc à même de nous imposer des garde-fous. Soit. Mais qu’en est-il des ados?

Addiction Suisse mentionnait en 2016 que, selon une enquête internationale réalisée auprès d’élèves de 11 à 15 ans, ces derniers passaient en Suisse 4,4 heures par jour devant un téléviseur, un ordinateur, une tablette ou un smartphone en semaine; 7,4 heures durant le week-end. Alors qu’on reconnaît aujourd’hui l’existence d’une angoisse liée à l’idée de se trouver sans téléphone mobile – on l’appelle nomophobie – comment déterminer si la consommation qu’en font nos enfants est ou non problématique, et que mettre en place pour leur éviter de sombrer dans la dépendance?

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Quand on évoque l’utilisation des écrans, les problématiques diffèrent de l’enfant à l’adolescent. En ce qui concerne ce dernier, les signes qui doivent alerter sont avant tout comportementaux: la difficulté à se déconnecter, le fait de négliger ses devoirs, sa vie familiale ou son sommeil sont révélateurs d’un problème.

Intéressez-vous à ce que font vos enfants sur les écrans. Jouez avec eux.
Martin Tazlari, Cofondateur de Hall of Games

L’Association Hall of Games intervient auprès des jeunes dès 8 ans, «car à partir de cet âge, ils deviennent vraiment consommateurs, voire acteurs des services numériques», explique Martin Tazlari, cofondateur de l’association. Pour lui, difficile d’intervenir sur la durée d’utilisation, puisque les devoirs des écoliers leur demandent parfois de faire des recherches devant un écran. Il conseille de privilégier le dialogue, de demander aux jeunes d’apprendre à leurs parents à jouer aux jeux auxquels ils s’adonnent, ou de leur expliquer comment utiliser les applications dont ils se servent «et, idéalement, de trouver un intérêt pratique à ces utilisations.»

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Dormir suffisamment

Autre problème, la question de l’impact des écrans sur le sommeil. Pour le Dr Grégoire Gex, médecin chef du Service de pneumologie de l’Hôpital du Valais dont dépend le laboratoire valaisan de médecine du sommeil, ce problème serait aujourd’hui diabolisé. Il reconnaît toutefois que la lumière, quelle qu’elle soit, intervient sur la qualité du sommeil: «Nous dormons grâce à des hormones qui favorisent l’endormissement, comme la mélatonine qui est principalement synchronisée avec la lumière. C’est ce qui explique qu’on dorme la nuit et qu’on soit réveillé le jour.

La lumière stoppe la sécrétion de mélatonine pour favoriser la vigilance. Celle très puissante des écrans est d’une dominante bleue qui a plus d’effets sur le cerveau.» Couplée à la lumière artificielle omniprésente dans notre société, elle a tendance à retarder l’endormissement par rapport au rythme circadien naturel. Si la mélatonine atteint notre cerveau à une heure tardive, l’endormissement aura lieu plus tard. Problème: la mélatonine disparaîtra également plus tard le matin. Or, il nous est plus difficile de prolonger le sommeil à ce moment-là, compte tenu des impératifs de la journée. «Les écrans repoussent donc l’heure du coucher, mais comme nous devons nous lever, nous manquons de sommeil et ressentons plus de fatigue. Sur les cent dernières années, la durée moyenne de sommeil a ainsi diminué d’une heure trente environ.»

Pour retrouver un rythme convenable, il est donc conseillé d’éviter de se confronter aux écrans une fois la nuit tombée et de s’exposer le plus possible à la lumière du jour.

Peu de bénéfices pour les plus jeunes

Christian Nanchen, chef du Service cantonal de la jeunesse, explique qu’il existe un réel problème pour les tout-petits, soit les enfants de 0 à 8 ans: «A l’instar du psychiatre Serge Tisseron, nous pouvons affirmer qu’en termes de développement comportemental, l’utilisation des écrans pour cette tranche d’âge n’apporte aucun bénéfice mais de nombreux risques», parmi lesquels des retards de langage ou des perturbations dans les interactions sociales.

A travers la campagne de prévention «L’éducation donne de la force», l’Etat met actuellement en place un groupe de travail afin d’évaluer ce qui existe pour créer un programme de sensibilisation adéquat. L’évaluation de ces travaux est attendue pour l’automne 2020.

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Protection des données: gare à la diffusion d’informations personnelles

La question de la protection des données personnelles semble également primordiale et souvent sous-estimée par les parents: «Ce qui est posté sur les réseaux sociaux ne nous appartient plus dès sa mise en ligne. Même supprimé, il est susceptible de ressortir cinquante ans plus tard», affirme Martin Tazlari. Pour diminuer ce risque de partage de nos données personnelles, il est ainsi conseillé d’éviter d’activer la localisation de son téléphone, de nettoyer régulièrement l’historique de son navigateur internet, de privilégier les comptes privés et un accès restreint, de réfléchir avant de publier quoi que ce soit, et de se souvenir qu’il est possible de mentir sur internet: «Facebook n’a pas besoin de connaître votre vraie adresse ou votre numéro de téléphone, de même, votre adresse e-mail ne doit pas nécessairement comporter votre nom et votre prénom.»

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