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Retarder une dialyse ou une greffe de rein grâce à son alimentation

Pour les personnes souffrant d'une maladie rénale chronique, baisser sa consommation de sel et de protéines permet de prévenir le déclin de la fonction rénale.

17 janv. 2018, 20:00
Pour préserver sa santé, la personne souffrant de maladie rénale chronique doit faire attention à son alimentation.

Maladies cardiovasculaires. Hypertension artérielle. Surpoids. Maladie rénale chronique. Autant de maux qui peuvent être soit évités, soit atténués grâce à une alimentation adaptée, saine et équilibrée. Pour les patients souffrant d’une maladie rénale chronique comme l’insuffisance rénale ou les calculs rénaux, l’alimentation fait même partie intégrante du traitement.

La maladie rénale chronique touche 7 à 10% de la population. Les reins jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de notre organisme. Ils évacuent tous les déchets du métabolisme qui se retrouvent dans le sang. Lors d’insuffisance rénale, le rein n’est progressivement plus capable d’éliminer correctement le sel, le potassium et le phosphore se trouvant dans notre nourriture.

Aussi, quand la machine dysfonctionne, le patient doit rapidement consulter un spécialiste des maladies rénales, un néphrologue. «L’alimentation joue un rôle essentiel pour soulager les reins malades. En limitant les apports en sel et en protéines, le patient peut limiter la progression de la maladie et repousser de plusieurs années le recours à la dialyse ou à une greffe. Dans le cas des calculs rénaux, un régime adapté et une bonne hydratation pourront aussi prévenir leur réapparition. De manière générale, nous recommandons plutôt une diète de type méditerranéen riche en fruits et légumes, avec des apports d’huile d’olive, et bien sûr, pauvre en protéines et en sel (plus précisément en sodium)», explique le professeur Daniel Teta, médecin-chef du Service de néphrologie à l’hôpital de Sion et professeur de néphrologie à l’Université de Lausanne.

Un régime sur mesure

Le patient atteint d’une maladie rénale chronique peut rencontrer une diététicienne soit indépendante soit à l’hôpital, consultations remboursées par la caisse maladie sur ordonnance. «Le patient et la diététicienne travaillent ensemble pour définir un régime «sur mesure».

Elle tient compte de l’identité de la personne, de ses croyances, de ses goûts, de sa manière de manger. Elle ne va pas tout bouleverser. La diététicienne informe le patient et lui donne des outils et des stratégies pour adapter son alimentation en fonction de sa pathologie», note Lorella Ciutto, diététicienne-cheffe du Centre hospitalier du Valais romand.

Le régime pauvre en sel et en protéines sera proposé au patient. «Dans nos sociétés occidentales, nous avons tendance à consommer trop de sel et trop de viande, ce qui favorise la maladie rénale et l’hypertension. Nous consommons en moyenne entre 9 et 12 grammes de sel par jour. Il faudrait plutôt arriver à 5-6 grammes par jour, soit une cuillère à café rase», explique le Pr Teta. Cette quantité est d’ailleurs recommandée pour toute la population.

Diminuer le sel

«Lors d’insuffisance rénale, il est important de réduire la consommation de protéines pour ne pas surcharger le travail des reins», précise le Pr Teta. «Dans ce contexte, une consultation avec une diététicienne permettra au patient d’assurer la couverture de ses besoins caloriques et d’éviter toute perte de poids et de masse musculaire, ce qui est fréquent lors de maladies rénales chroniques», explique Lorella Ciutto.

Elle rappelle également que le sel se cache dans de nombreux aliments comme le pain, les produits de boulangerie, les charcuteries, les viandes séchées, les fromages, les produits en saumure, etc.

Réduire sa consommation de sel peut paraître difficile. Beaucoup de patients s’interrogent. Ils se demandent si les plats vont devenir fades. «C’est vrai que ça peut paraître difficile et contraignant. En fait, il est primordial de diminuer progressivement la quantité de sel jour après jour, semaine après semaine. La personne s’adapte petit à petit et retrouve le goût des aliments. En général, les patients sont surpris de voir qu’ils n’ont aucun mal à manger moins salé», explique Lorella Ciutto précisant que nous ne sommes pas conçus pour manger autant de sel.

Elle conseille de cuisiner des produits frais sans sel et d’en ajouter si nécessaire sur son assiette directement. Il existe d’autres astuces comme utiliser des épices ou des herbes aromatiques, mettre de l’ail ou de l’oignon pour relever le goût des plats. Finalement, excellente nouvelle, les efforts paient.

«Une alimentation adaptée est particulièrement efficace. D’une part, les études scientifiques le démontrent. D’autre part, l’expérience avec les patients montre des effets concrets et mesurables d’une diète optimalisée pour les reins», termine le Pr Teta.

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