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Quels dépistages du cancer faut-il faire et à quel moment?

Le risque de développer la maladie augmente dès 50 ans. Le dépistage permet de la détecter de manière précoce.

13 févr. 2019, 20:00
Avec les années, le dépistage du cancer du sein a démontré son efficacité. En Valais, le taux de participation se monte à 65%.

Le cancer est une maladie que nous redoutons tous. Personne ne souhaite être confronté au crabe. Il existe une multitude de cancers qui se différencient par leur mode d’apparition, leur évolution et leur traitement. Leur point commun: des cellules de notre corps se multiplient de façon incontrôlée, prolifèrent et se transforment en cellules cancéreuses.

Elles envahissent le tissu sain, le compriment et le détruisent. Ensuite, certaines de ces cellules peuvent se détacher de l’endroit où elles se sont formées, puis elles peuvent aller s’installer dans d’autres parties du corps. C’est ce que l’on appelle  les métastases. Pour certains cancers, il est possible de réduire le risque de contracter la maladie, ou de la détecter avant qu’elle ne se manifeste par des symptômes en effectuant un dépistage.

«En effet, certains dépistages font diminuer la fréquence de ces maladies et baisser le taux de mortalité par cancers. Mais attention, pas tous; certains dépistages sont inutiles, voire délétères», relève le professeur Arnaud Chiolero, médecin-épidémiologue à l’Observatoire valaisan de la santé (OVS), et professeur de santé publique à l’Université de Berne.

Certains dépistages font diminuer la fréquence de ces maladies et baisser le taux de mortalité par cancers.
Prof Arnaud Chiolero, médecin-épidémiologue à l’Observatoire valaisan de la santé

Aussi, «lorsqu’un cancer, par exemple du côlon ou du sein, est détecté de manière précoce, le patient aura davantage de chance de guérison. Le traitement sera moins lourd, moins long et moins cher», explique le Dr Chris de Wolf, responsable médical du dépistage du cancer du sein pour le canton du Valais. Mais quel dépistage faut-il faire et à quel âge? Nous vous proposons de faire le point.

Avant 50 ans

A partir de 25 ans pour les femmes sexuellement actives, il est recommandé de faire un frottis du col de l’utérus chez le gynécologue chaque trois ou cinq ans jusqu’à l’âge de 65 ans. La vaccination contre le HPV, recommandée en prévention aux jeunes, permettra de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus.

Dans cette période, on peut déjà commencer à prendre l’habitude de surveiller sa peau. Le dépistage à proprement parler pour détecter un mélanome n’est pas recommandé. Par contre, il est conseillé de vérifier régulièrement si les grains de beauté ou les taches de vin changent de couleur, de taille ou de forme. Si vous constatez un changement, parlez-en à votre médecin.

Côté prévention, mieux vaut éviter de s’exposer au soleil entre 11 et 15 heures et renoncer aux séances de solarium. Chapeau, lunettes et crème solaire sont des alliés utiles en cas d’exposition. Sachez encore que le risque de développer un cancer augmente à partir de la cinquantaine. En Valais, 92% des cancers chez les hommes et 84% chez les femmes touchent des personnes de 50 ans et plus, selon l’OVS.

Dépistage du cancer du sein

A partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans, les femmes peuvent intégrer le programme de dépistage cantonal organisé pour le cancer du sein. «En Valais, nous enregistrons un taux de participation de 65%, ce qui est élevé pour la Suisse», relève le Dr Chris de Wolf. Les participantes reçoivent une invitation tous les deux ans pour passer une mammographie.

«Les études internationales montrent une réduction du risque de mourir du cancer du sein de 47% pour les femmes participant au dépistage», note le Dr de Wolf. Les cancers sont détectés et traités plus tôt. Les chances de guérison sont plus élevées. «Chez les femmes qui renoncent au dépistage, le cancer du sein est souvent découvert à un stade plus avancé. Dans ces cas, la chirurgie et les traitements sont plus importants. Des éléments qui démontrent que la participation à ce type de programme est cruciale», souligne le Dr de Wolf.

A partir de 50 ans, il est recommandé aux hommes et aux femmes de faire un dépistage du cancer du côlon. «Le dépistage peut s’effectuer avec un test FIT permettant de détecter la présence de sang occulte dans les selles. Le test se fait à la maison et est ensuite envoyé à un laboratoire – à renouveler tous les deux ans.

«Ce dépistage a fait ses preuves et montre que 50% de ces cancers sont découverts à un stade précoce», explique le Dr de Wolf. Le dépistage peut aussi se faire au moyen d’une coloscopie réalisée par un gastro-entérologue (recommandée tous les dix ans). Cette option permet d’éliminer les polypes potentiellement cancéreux et empêche ainsi le développement d’un cancer.

Le canton du Valais a l’intention de mettre sur pied prochainement un programme de dépistage organisé pour prévenir le cancer du côlon. Pour les hommes, il existe également un dépistage du cancer de la prostate. Il se fait principalement par une mesure du taux de PSA, antigène spécifique de la prostate, dans le sang.

Néanmoins, il n’est pas recommandé de manière systématique, comme le relève le prof Chiolero, notamment à cause du risque de surdiagnostic (voir encadré). Enfin, «le dépistage du cancer du poumon n’est pas recommandé mais il pourrait s’avérer utile chez les gros fumeurs, selon des modalités qui restent à définir».

En savoir plus : sur la prévention du cancer et le dépistage.

 

Dépistage, angoisse et risque de surdiagnostic
Pour de nombreux patients, passer un test ou un examen de dépistage génère du stress et de l’angoisse. Parfois, le premier résultat laisse penser qu’il y a une anomalie. Toutefois, cela ne signifie pas forcément qu’il y a un cancer. Les premiers résultats doivent être complétés par d’autres investigations avant de déterminer s’il y a ou non un cancer.

Avec un diagnostic précoce, il existe aussi un risque de surdiagnostic. Ce phénomène est plus marqué dans certains types de cancer (prostate, thyroïde). «Pour le cancer de la prostate, plus nous en recherchons, plus nous en trouvons. Or, certains de ces cancers se développent très lentement et ne nécessiteraient pas de traitement. C’est du surdiagnostic et du surtraitement», explique le professeur Arnaud Chiolero. Toutefois, il est difficile de savoir quel cas va bien ou mal évoluer. Le médecin devra donc faire une estimation au cas par cas.
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