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Qu’y a-t-il derrière l’écran?

Smartphone, tablette, ordinateur portable ou professionnel, télévision... Se passer des outils technologiques est aujourd’hui un réel défi.

26 janv. 2017, 00:00
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Avez-vous déjà essayé de ne pas regarder votre smartphone pendant un week-end? Rien qu’une soirée? Impossible? Vous passez peut-être trop de temps sur vos écrans. «Aujourd’hui, nous pouvons nous connecter en tout temps et partout», explique Romaine Darbellay, coordinatrice du programme de prévention du jeu excessif à Addiction Valais. La multiplication des supports augmente le phénomène: ordinateur, téléphone portable, tablette, télévision, les tentations sont nombreuses.

Mon utilisation s’assimile- t-elle à une addiction?

«Il n’y a pas encore de diagnostic officiel», explique Gabriel Thorens, psychiatre addictologue aux HUG. «On peut parler d’usage excessif des écrans comme dans le cas des autres addictions, lorsqu’on perd le contrôle et qu’on ne parvient plus à s’en passer, quand on constate des conséquences négatives dans notre comportement et qu’on le garde malgré tout, quand on connaît des syndromes de sevrage psychologique en cas de non-accès aux écrans. Le critère de diagnostic, c’est donc la souffrance de l’individu et celle de ses proches.»

Paradoxalement, une utilisation excessive des moyens de communication peut entraîner des soucis relationnels: «L’individu concerné ne sort plus avec ses amis, n’a plus de liens sociaux autrement qu’à travers l’écran», explique Romaine Darbellay. «De nombreux problèmes peuvent en découler: résultats scolaires ou performances professionnelles en baisse, agressivité ou nervosité quand la personne est privée de ses écrans, fatigue excessive, maux de tête, modification des habitudes alimentaires et parfois des problèmes financiers selon l’âge et les activités sur les écrans.»

Quelques conseils pour se passer des écrans

Si certaines personnes s’interrogent sur les dangers de cette «hyper connectivité», rares sont celles qui mettent vraiment en place une stratégie pour changer leurs habitudes. «C’est sans doute dû au fait que l’utilisation des écrans est nécessaire, que ce soit professionnellement ou dans le cadre des loisirs. Contrairement à la cigarette, par exemple, il est impossible de s’en passer», explique Gabriel Thorens qui recommande une utilisation «modérée et responsable.» Cela peut se faire en s’interrogeant tout d’abord sur le temps investi dans l’utilisation des écrans, puis en tentant de s’en passer pour voir les réactions que cela entraîne chez soi. «Ça peut se résumer à ne pas regarder son smartphone pendant une soirée au restaurant ou à le laisser dans son sac à son retour du travail», propose Romaine Darbellay. Autre exercice intéressant, celui de ne pas rester à l’affût des moindres notifications que l’on reçoit. Les week-ends et les vacances sont aussi un bon moment pour adopter ces stratégies.

Selon Niels Weber, psychologue spécialisé en hyper connectivité, le défi «ce n’est pas tant le temps passé sur les écrans que de savoir ce qu’on en fait. En tant qu’adulte, on doit s’interroger sur la manière dont on se met des limites et la différenciation entre les moments où on est contraint d’utiliser ces outils et ceux que l’on peut mettre à profit pour faire autre chose. Car la norme est en train de se déplacer. Une grande diversité de fonctionnalités sont aujourd’hui réunies sur ces outils, qu’il s’agisse de smartphones ou de réseaux sociaux. S’en passer complètement semble donc utopique.»

Les spécialistes sont unanimes: l’auto-questionnement reste la meilleure prévention. Se demander à quel moment nous avons vraiment besoin des écrans, de quelle manière nous les utilisons, les sentiments que cette utilisation nous procure... Et réfléchir aux règles que l’on peut poser, surtout lorsqu’une interaction sociale réelle est possible.

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