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Protéger les bébés contre la coqueluche

La coqueluche est dangereuse pour les bébés. La vaccination des femmes enceintes et de l'entourage les protège efficacement.

25 avr. 2018, 20:00
La coqueluche peut être dangereuse pour les nourrissons.

La coqueluche peut passer inaperçue chez les adultes. Elle peut ressembler à une banale toux. Cependant, chez l’enfant, et en particulier chez les bébés de moins de 6 mois, cette maladie due à une bactérie est loin d’être anodine. Elle peut être très grave. Elle peut se manifester par des pauses respiratoires appelées apnées. Certaines complications sont possibles comme une pneumonie, des convulsions ou des lésions cérébrales.

«Quand un bébé arrive aux urgences avec des manifestations d’une coqueluche grave, il a un risque de mortalité élevé», souligne le Dr Juan Llor, médecin-chef au Service de pédiatrie de l’Hôpital du Valais et également médecin associé aux soins intensifs de pédiatrie du CHUV. Le taux de mortalité se situe entre 0,5 et un pour mille pour les enfants de moins de 3 mois.

Au-delà de la statistique, perdre son enfant à la suite de complications dues à la coqueluche reste une épreuve difficilement surmontable pour les parents. En 2015, le petit Maximilian, âgé de tout juste  37 jours, est décédé aux HUG à Genève des suites de la coqueluche. Avec beaucoup de courage, les parents de ce petit ange avaient témoigné sur la RTS pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Les cas de décès dus à la coqueluche sont rares, mais ils existent… «Depuis 2012, trois enfants ont été hospitalisés aux soins intensifs de pédiatrie du CHUV à Lausanne pour une coqueluche. Un enfant a pu être soigné. Les deux autres sont malheureusement décédés. Ils avaient un mois et demi et 18 mois. Ils n’étaient pas vaccinés», informe le Dr Juan Llor.

Vacciner les femmes enceintes

Comment peut-on éviter autant que possible de tels drames? La réponse la plus efficace reste la vaccination contre la coqueluche, en particulier pour les femmes enceintes. Elle peut protéger les bébés et sauver des vies. Un message particulièrement pertinent alors que se déroule du 23 au 29 avril la semaine européenne de sensibilisation à la vaccination.

«Nous recommandons à la femme enceinte de se faire vacciner contre la coqueluche lors du deuxième trimestre de grossesse. La maman va développer des anticorps qui passeront à travers le placenta et, ainsi, le bébé en bénéficiera. Il sera protégé pendant les premiers mois de sa vie. C’est une solution très efficace», recommande le Dr Juan Llor. «Il faut répéter la vaccination à chaque grossesse. Elle ne comporte pas de risque pour la femme enceinte, ni pour le fœtus», explique le Pr Nicolas Troillet, chef du Service des maladies infectieuses à l’Institut central des hôpitaux à l’Hôpital du Valais.

La durée de vie des anticorps n’étant pas infinie, il faudrait ensuite vacciner le bébé. Le plan de vaccination recommande une dose à 2 mois, puis à 4 mois, à 6 mois, une dose entre 15 et 24 mois, une autre entre 4 et 7 ans, puis à l’adolescence, et à 25 ans.

Vacciner l’entourage et le bébé

«Le vaccin actuel est efficace mais sa protection sur le long terme n’est pas optimale. C’est pourquoi il faut le renouveler régulièrement. D’ailleurs, nous recommandons aux professionnels travaillant avec des enfants de le refaire tous les dix ans», souligne Nicolas Troillet.

«Après les trois premières doses, le bébé dispose d’une protection suffisante contre la coqueluche, mais les rappels sont nécessaires. S’il devait tout de même faire la maladie, elle serait atténuée», note le Dr Juan Llor.

Pour protéger l’enfant, l’entourage peut aussi se faire vacciner contre la coqueluche. «Nous le conseillons aux parents, aux grands-parents, aux personnes et aux professionnels (employés dans une crèche ou dans le domaine des soins) en contact régulier avec des bébés ou des petits enfants», explique le Pr Troillet.

Il évite ainsi d’être un vecteur de la maladie auprès des bébés ou des personnes vulnérables. II faut savoir qu’un adulte infecté par la coqueluche ne s’en rend pas toujours compte. Bien souvent, il pense souffrir d’une simple toux.

Reste que la coqueluche est très contagieuse pendant trois à quatre semaines. Cela laisse largement le temps à la maladie de se propager. «La coqueluche n’est pas toujours facile à diagnostiquer. Il faudrait la rechercher lors de toux qui dure plus de deux semaines», note Nicolas Troillet.

«Si le diagnostic est posé, le médecin prescrit un traitement antibiotique pour cinq jours. Si le malade appartient à une famille qui comprend un bébé, celui-ci et les autres membres de la famille reçoivent un traitement préventif afin de stopper la propagation de la bactérie», continue le Pr Troillet.

Dans le même ordre d’idées, un cas survenant dans une crèche devrait être signalé à l’Office du médecin cantonal pour définir les mesures à prendre», termine-t-il.

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