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Les infections sexuellement transmissibles sont en pleine recrudescence

Depuis plusieurs années, les infections sexuellement transmissibles, souvent asymptomatiques, reviennent en force.

08 mai 2019, 20:00
L'utilisation du préservatif reste l'un des meilleurs moyens de se protéger contre les IST avec la vaccination et la PrEP.

Les infections sexuellement transmissibles, les IST, sont en recrudescence depuis plusieurs années. Les plus connues sont la syphilis, la gonorrhée ou encore la chlamydiose. Bien souvent, ces infections d’origine bactérienne restent silencieuses. La personne porteuse ne se rend pas compte qu’elle est infectée puisqu’elle ne présente aucun symptôme.

Sans dépistage, la bactérie reste active et peut être transmise au partenaire. Il faut savoir que l’usage du préservatif n’offre pas une protection totale contre toutes ces IST puisqu’elles peuvent être contractées lors de contacts intimes. «Certaines populations sont particulièrement exposées. Il s’agit des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (les HSH), des travailleurs/ses du sexe et de leurs clients/es», explique Johanne Guex, responsable de l’Antenne sida du Valais romand.

Les IST ont pris une allure épidémique chez les HSH. 50% des gonorrhées et 70% des syphilis diagnostiquées en 2017 l’ont été au sein de cette population, comme le souligne l’Aide Suisse contre le sida. 20% des HSH seraient actuellement porteurs d’au moins une des cinq IST majeures que sont le VIH, la syphilis, la gonorrhée, la chlamydia ou les hépatites.

La  campagne nationale actuelle STARMAN encourage les HSH à se faire dépister (voir www.drgay.ch/starman). Pendant tout le mois de mai, le dépistage de la chlamydia, de la syphilis et de la gonorrhée pour les HSH peut se faire dans un centre SIPE au prix préférentiel de 50 francs ou même de 20 francs pour les jeunes nés en 1993 ou après.

Dépistage et traitement

L’Aide suisse contre le sida recommande un dépistage VIH, syphilis, gonorrhée, chlamydia, et, le cas échéant, un bilan pour les hépatites, particulièrement aux populations vulnérables, au moins une fois par année, et au moins deux fois par an au-delà de dix partenaires sur six mois.

La syphilis, les hépatites et le VIH se dépistent dans le sang, la gonorrhée et la chlamydia, via des frottis ou dans les urines. Ces frottis peuvent être effectués auprès des centres SIPE. L’Institut central des hôpitaux à Sion, les gynécologues et les médecins de premiers recours peuvent effectuer tous les tests, y compris sanguins. Pendant le mois de mai, les HSH peuvent bénéficier du dépistage à prix préférentiel auprès des centres SIPE. Ils y obtiendront un bon pour faire le test sanguin auprès de l’ICH.

«Le dépistage et le traitement permettent de freiner la propagation des IST, en particulier au sein des populations vulnérables», souligne Johanne Guex. Les tests peuvent aussi se faire tout au long de l’année auprès des centres SIPE.

L’essentiel sur les IST

Une fois dépistées, la syphilis, la gonorrhée ou encore la chlamydia se traitent parfaitement à l’aide d’antibiotiques. Pour sensibiliser la population, l’Antenne sida du Valais romand a édité de petites fiches d’informations qui permettent de mieux connaître les différentes IST.

Dans la majorité des cas, les infections bactériennes ne provoquent pas de symptômes. Lorsqu’il y en a, il peut s’agir de douleurs, de brûlures, de démangeaisons ou d’écoulements génitaux ou anaux, de maux de gorge, de boutons, d’éruptions cutanées ou encore de symptômes généraux comme une fièvre, une fatigue ou des ganglions enflammés.

Certaines IST peuvent être à l’origine d’une stérilité chez la femme.
Dr Frank Bally, médecin-chef auprès du Service des maladies infectieuses à l’Institut central des hôpitaux à Sion

L’infection la plus répandue reste la chlamydia. En 2017, 11101 cas ont été confirmés en Suisse, soit 1% de plus qu’en 2016. Les 65% des cas concernaient des femmes. «Si elle n’est pas diagnostiquée ni traitée, l’infection peut avoir des conséquences, comme des maux de ventre chroniques. La bactérie peut se propager dans les voies génitales et favoriser des grossesses extra-utérines. Dans certains cas, l’infection peut même être à l’origine d’une stérilité chez la femme», explique le Dr  Frank Bally, médecin-chef auprès du Service des maladies infectieuses à l’Institut central des hôpitaux à Sion (ICH).

La gonorrhée – 2809 cas déclarés en Suisse en 2017 –, peut également favoriser une stérilité chez la femme. Quant à la syphilis – 754 cas déclarés en Suisse en 2017, si elle est traitée à temps, elle n’aura pas de conséquence sur la santé. Enfin, précisons qu’il existe des vaccins pour se protéger contre l’hépatite A et B, ainsi qu’un vaccin contre le HPV, le papillomavirus humain. «Le vaccin actuel ne protège pas à 100%, mais il prévient 90% des transformations dues aux papillomavirus qui peuvent évoluer vers les cancers du col de l’utérus», précise le Dr Bally. Quant à l’hépatite C, on peut s’en prémunir en utilisant le préservatifs pour les relations sexuelles (HSH) ou du matériel stérile à usage unique (seringue, coton, paille) pour la consommation de substances psychoactives.

En savoir plus : la campagne de prévention des IST pour les HSH

En savoir plus : sur les centres SIPE

 

VIH, la tendance s’inverse, enfin
Contrairement à la tendance à la hausse des IST, le VIH, lui, affiche une certaine baisse. Le nombre de nouvelles infections au VIH est en diminution avec 445 cas diagnostiqués en 2017 en Suisse, selon les chiffres publiés par l’Office fédéral de la santé publique. C’est 16% de moins qu’en 2016. Un chiffre historique.

«Le traitement contre le VIH a fait ses preuves et empêche la transmission. A part le préservatif et le traitement, nous avons un moyen de prévention très efficace à prendre avant et après un éventuel contact avec le VIH, la PrEP, un médicament pour éviter d’être infecté. Le VIH n’est plus perçu comme une menace et cela amène les gens à prendre plus de risques», analyse le Dr Frank Bally.

«Mieux vaut se protéger et éviter une infection VIH. La séropositivité n’est pas toujours facile à vivre. Trouver un-e partenaire peut être compliqué. La prévention par vaccination, le préservatif et la PrEP restent les meilleurs alliés pour se protéger. Pour faire une évaluation du risque, plus d’infos sur www.lovelife.ch/fr/safer-sex/safer-sex-check.

En savoir plus : sur l'évaluation du risque
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