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Enfants et adolescents, quand le TDAH leur complique la tâche

Ces enfants ont du mal à se concentrer et ça complique leur quotidien. Voici quelques astuces pour leur simplifier la vie.

30 janv. 2019, 20:00
Les enfants TDA-H ont des difficultés à se concentrer à l'école et à rester tranquilles.

Certains enfants ont du mal à se concentrer, à fixer leur attention de manière prolongée. Cela s’appelle le trouble du déficit de l’attention (TDA-H). Il peut s’accompagner ou non d’hyperactivité. Ce trouble touche 6 à 7% des enfants et adolescents en âge de scolarité. La persistance à l’âge adulte est de 4%.

Ces enfants se laissent facilement distraire et semblent ne pas écouter quand on leur parle. L’hyperactivité se manifeste par une difficulté à rester tranquille. Ces enfants ou adolescents bougent beaucoup, n’aiment pas rester assis en classe. Ils parlent beaucoup et coupent souvent la parole. Ils sont également impulsifs et ont du mal à gérer leurs émotions, les frustrations et le stress.

D’où vient ce TDAH? C’est en fait une affection neurobiologique du cerveau qui produit ces difficultés d’attention, l’hyperactivité et l’impulsivité. «Les symptômes sont plus flagrants chez les garçons que chez les filles. Ces dernières compensent autant que possible leurs difficultés avec d’autres ressources. Cela leur demande beaucoup d’efforts», relève la Dre Séverine Cesalli, pédopsychiatre.

Au quotidien, il faut dire que le TDAH peut rendre la vie de famille compliquée. Les parents doivent mettre beaucoup d’énergie pour accompagner ces enfants. Bien souvent, la situation se corse avec l’entrée à l’école. Il faut se tenir tranquille en classe, réussir à se concentrer pour faire ses devoirs et ses leçons.

Poser un diagnostic

C’est souvent à cette étape-là que les parents cherchent de l’aide auprès du pédiatre, du pédopsychiatre ou du neuropédiatre. Ils vont tout d’abord établir un diagnostic qui se base sur une évaluation complète et détaillée.

«Les difficultés doivent se manifester dans  plusieurs domaines, la sphère privée, scolaire et sociale, explique Daniela Brustolin, présidente de l’ASPEDAH, Association Suisse romande de parents et d’adultes concernés par le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.

«Plus tôt on identifie un TDAH, mieux c’est! L’enfant et sa famille pourront comprendre ce qui se joue. Cela permet aussi de reconnaître et de valoriser les efforts que fait l’enfant au quotidien», souligne la Dre Séverine Cesalli.

Plus tôt on identifie un TDAH, mieux c’est! L’enfant et sa famille pourront comprendre ce qui se joue.
Dre Séverine Cesalli, pédopsychiatre

«Sans dépistage ni traitement approprié du trouble, le TDAH peut avoir des conséquences graves. L’enfant peut se retrouver en échec scolaire, peut faire une dépression, avoir un manque d’estime de soi ou encore avoir des troubles du comportement», relève Daniela Brustolin. Une fois le diagnostic posé, il est possible d’apprendre à l’enfant à apprivoiser ses difficultés.

Une bonne hygiène de vie

«Il existe des outils et des astuces pour l’aider à s’organiser, pour lui apprendre à structurer son travail par ordre d’importance, par exemple», note Daniela Brustolin. «Les parents se font énormément de souci par rapport à l’école. Nous sommes là pour les aider, leur donner des informations et des conseils», continue-t-elle.

Les parents se font énormément de souci par rapport à l’école. Nous sommes là pour les aider, leur donner des informations et des conseils.
Daniela Brustolin, présidente de l’ASPEDAH

En plus de ces outils, il est conseillé d’adopter une bonne hygiène de vie avec notamment un rythme régulier au quotidien, un sommeil de qualité, la pratique régulière d’une activité physique qui leur plaît, une alimentation équilibrée et variée, et la limitation de l’utilisation des écrans. Cela ne va pas faire disparaître le trouble, mais peut en diminuer les symptômes et améliorer la qualité de vie de la personne  avec TDAH.

Côté alimentation, une étude publiée en 2011 dans la revue «The Lancet» a démontré que certains aliments peuvent empirer les symptômes du TDAH. Certains enfants souffraient d’intolérances ou d’allergies. Les aliments identifiés étaient le gluten, les poissons, les œufs et le lait. Cela peut être une piste à vérifier avec le pédiatre.

Toutefois, attention à ne pas entreprendre un régime qui pourrait engendrer des carences chez l’enfant. Les colorants (E102, E104, E110, E122, E124 et E129), ainsi que le conservateur (E211) peuvent aussi aggraver les symptômes du TDAH. Sucreries, sodas et glaces peuvent perturber le bon fonctionnement de la dopamine et aggraver le déficit d’attention.

«Il faudrait autant que possible privilégier une alimentation avec des produits frais que l’on cuisine. C’est plus sain pour toute la famille», souligne la Dre Cesalli. Le manque de fer peut aussi avoir un impact sur les symptômes de l’hyperactivité, comme l’a montré une étude française en 2010 menée à l’hôpital Robert-Debré à Paris. Cette carence perturbe la synthèse de dopamine.

Une carence en magnésium pourrait aussi avoir un impact sur les enfants avec TDAH. Voilà quelques pistes que les parents peuvent explorer, tout en sachant que cela ne va jamais éliminer le trouble. Dans certains cas, il faudra recourir à la médication pour aider l’enfant ou l’adolescent.

 

En savoir plus : l'association ASPEDAH, Association Suisse romande de parents et d'adultes concernés par le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité

 

Médication: des lunettes qui permettent de lire
Pour certains enfants, il est nécessaire de prendre un médicament pour traiter le TDAH. «C’est une grande responsabilité pour un parent de prendre la décision, de faire le pas d’accepter de donner cette substance à son enfant, d’aller chercher l’emballage à la pharmacie… Puis, vous faites l’expérience et vous constatez que la vie de votre enfant change. C’est un peu comme s’il avait des lunettes qui lui permettent de lire. Le quotidien est plus simple. La qualité de vie est meilleure. Les crises diminuent», explique Daniela Brustolin, présidente de l’ASPEDAH.

La médication de première intention administrée pour traiter un TDA-H est le Méthylphénidate, substance plus connue sous l’appellation de «Ritaline». «Dans la grande majorité des cas, le traitement fonctionne. Cela peut arriver que le médicament ne fasse pas d’effet sur un patient, mais c’est plutôt rare», note la Dre Séverine Cesalli, pédopsychiatre. «C’est intéressant de noter également que les jeunes TDAH non-traités consomment plus facilement du cannabis pour se tranquilliser», termine la Dre Cesalli.
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