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Contraception: vers une égalité des sexes sous la couette?

Avec 80 millions de grossesses mondiales non désirées chaque année, le développement des contraceptions est un enjeu sanitaire majeur. Pour les hommes aussi!

27 nov. 2019, 20:00
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vasectomie.

Si le préservatif reste le moyen le plus utilisé en Suisse, force est de constater que la contraception demeure aujourd’hui une affaire de femmes. Pilule, stérilet, préservatif féminin, implant, patch, anneau, diaphragme, etc., sont autant de moyens qui semblent justifier l’idée selon laquelle la prévention d’une grossesse non désirée est avant tout de leur responsabilité, et qui mettent en évidence les faibles possibilités contraceptives qui s’offrent à ces messieurs.

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Avantages et inconvénients du préservatif

En Suisse, la contraception masculine se résume au préservatif et à la vasectomie, comme nous l’affirme Mafalda Bellotto Veuthey, conseillère en santé sexuelle au centre SIPE de Martigny. «D’autres possibilités sont à l’étude (pilules, injections pour boucher le canal déférent, etc.)» Le préservatif est un moyen de contraception bon marché et facilement accessible. Il présente l’avantage de protéger ses utilisateurs à la fois d’une grossesse non désirée et des IST (infections sexuellement transmissibles).

«Sa fiabilité est de 98% en théorie, mais l’indice n’est pas le même dans la pratique, en raison d’une mauvaise utilisation, explique Mafalda Bellotto Veuthey. Certains pratiquent le retrait et mettent le préservatif au dernier moment, oubliant qu’une éjaculation non contrôlée peut survenir, ou qu’il peut y avoir des spermatozoïdes dans le pré-sperme. Il est donc primordial de porter le préservatif dès l’érection et le début du rapport. Il peut aussi y avoir des problèmes à la pose, si l’on oublie de pincer le réservoir pour laisser un peu de place pour le sperme. Certains hommes connaissent également des soucis de taille: un préservatif trop petit peut se déchirer; un trop large peut glisser ou rester dans le vagin.»

En ajoutant à cela les allergies au latex, le prix élevé de l’alternative au polyuréthane et la question de la diminution des sensations pour les deux partenaires, ce moyen de contraception fort prisé présente certaines limites ou contraintes.

Le choix plus radical de la vasectomie

«Dans ce cas, il s’agit plutôt d’une méthode de stérilisation que de contraception, soulève Mafalda Bellotto Veuthey, car il faut la considérer comme définitive.» L’intervention chirurgicale consiste en effet à sectionner les canaux déférents qui acheminent les spermatozoïdes jusqu’au sperme. Après l’opération, le liquide séminal n’en contient donc plus.

L’opération s’effectue en ambulatoire et sous anesthésie locale. Elle dure une trentaine de minutes et se pratique aussi bien en hôpitaux – le CHUV évoque un peu moins de 90 cas dans les hôpitaux régionaux en 2018 – qu’en cabinets privés d’urologues. Des chiffres en légère hausse ces dernières années (même s’ils restent bien en deçà des moyennes allemandes, anglo-saxonnes ou canadiennes), sans doute en raison de l’attrait grandissant pour des méthodes contraceptives non hormonales.

La vasectomie doit être considérée comme définitive.
Mafalda Bellotto Veuthey, conseillère en santé sexuelle au centre SIPE de Martigny

«Tout commence par un rendez-vous durant lequel on explique la procédure et les conséquences au patient, détaille le Dr Thomas Tawadros, urologue auprès de l’Hôpital Riviera Chablais. On insiste sur l’irréversibilité de la technique. Le patient repart avec des documents d’information et un consentement à signer. S’il a le moindre doute, on ne fait pas l’intervention.»

Si la consultation d’information est remboursée par les assurances maladie, l’opération n’est pas prise en charge et coûte entre 700 et 1200 francs environ. «Il n’y a personne pour qui ce soit déconseillé et ça n’a pas de facteurs de risque pour le cancer de la prostate, l’apparition de kystes de l’épididyme, de maladies testiculaires, notamment.» L’opération est également bien moins invasive que la même procédure chez les femmes: «On procède à deux petites incisions au niveau du scrotum, et on sectionne le canal déférent sur trois centimètres environ. Puis on referme en plaçant un fil de chaque côté qui tombe tout seul.»

Un spermogramme de contrôle d’une centaine de francs environ permet, trois à quatre mois après l’opération, de s’assurer qu’il n’y a plus de spermatozoïdes dans le sperme. La contraception est alors garantie pour tous les rapports à venir. Grâce à l’intérêt croissant pour cette méthode de contraception masculine, il semble dorénavant possible d’envisager un partage des responsabilités et des risques au sein du couple.

 

«L’opération n’a aucune incidence sur la fonction érectile.»

Georges, 50 ans, a franchi le pas il y a une dizaine d’années: «J’avais déjà trois enfants; je ne pensais pas en avoir plus. Je souhaitais aussi libérer mon ex-épouse de la charge de prendre une pilule qui perturbe l’organisme. On peut l’envisager comme une question de partage des responsabilités: elle avait géré cela pendant une vingtaine d’années; c’était à mon tour de faire quelque chose.» L’opération, il en avait déjà discuté avec des amis: «L’un d’eux ne voulait pas en entendre parler, persuadé que c’était quelque chose de beaucoup trop radical. Un autre, qui était un peu plus âgé que moi, l’avait déjà fait.» L’opération a eu lieu dans un cabinet privé: «Le médecin insiste sur son caractère irrémédiable et demande à plusieurs reprises si on est vraiment sûr de notre choix. J’avais des inquiétudes sur la douleur éventuelle. Il y en a quelques-unes, en effet, mais rien de terrible en soi.» Quant aux coûts? «Ils sont faibles par rapport à une pilule qui coûte près de 30 francs par mois.»

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