Vaccin anti-Covid: on décortique le vrai du faux
La campagne de vaccination vous laisse-t-elle sceptique? Voici quelques compléments d’information au sujet des vaccins...
24.02.2021 20:00 SantéCovid-19 En Suisse, deux vaccins sont actuellement disponibles. On vous explique comment ils fonctionnent et pourquoi c’est important de vacciner la population.
La vaccination de nos aînés qui a débuté il y a près d’un mois n’aura pas eu besoin d’autant de temps pour soulever de vives réactions au sein de la population valaisanne. Il y a ceux qui se réjouissent et ceux qui se méfient, plus encore que lors des campagnes de vaccination annuelles ordinaires. La mauvaise compréhension du fonctionnement des vaccins et des ambitions sanitaires des autorités en sont souvent la cause.
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Pour pallier ce problème, trois professionnels de santé – Claire-Anne Siegrist, directrice du Centre de vaccinologie des HUG, Frank Bally, médecin chef du service des maladies infectieuses de l’Institut central des hôpitaux, et Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint – répondent à nos questions.
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Claire-Anne Siegrist s’avère catégorique: «Le virus SARS-COV-2 paralyse le pays et le monde depuis un an. Des mesures drastiques aux répercussions très négatives pour tous ont été mises en place afin de protéger au mieux la population à risque – soit un adulte sur cinq. Aucun pays n’y parvient – à moins de fermer hermétiquement ses frontières. La vaccination doit permettre aux personnes à risque d’être mieux protégées, et donc à chacun de retrouver lentement une vie incluant des contacts familiaux et sociaux, des loisirs, la reprise de secteurs économiques durement touchés depuis un an.»
Cette stratégie n’est toutefois pas exempte de difficultés, comme le précise Frank Bally: «Il faut non seulement un vaccin en quantité suffisante, mais aussi pouvoir vacciner suffisamment de personnes pour que l’épidémie ralentisse.»
Pour obtenir une immunité suffisante après une maladie ou un vaccin qui serait durablement efficace à 100%, les experts estiment que jusqu’à 70% de la population au minimum devrait être immunisée. «Nous ne connaissons pas le taux actuel d’immunité par infection de la population valaisanne», précise Frank Bally, «mais on l’estime entre 25 et 30%. Il resterait donc à vacciner 40 à 45% de toute la population, sans oublier que certains individus qui la composent ne peuvent être vaccinés (enfants, femmes enceintes, personnes présentant des allergies sévères ou une autre contre-indication).»
Le but de la vaccination n’est donc pas d’éliminer la circulation du virus, mais de protéger les personnes à risque, ce qui implique de les vacciner en priorité. C’est pourquoi la campagne de vaccination a débuté auprès des plus âgés, comme le rappelle Claire-Anne Siegrist: «L’objectif premier est de protéger le plus possible les personnes de plus de 75 ans et les adultes avec des maladies chroniques, puisqu’ils sont plus fragiles face au virus.»
Cédric Dessimoz ajoute: «Cela permet aussi d’éviter une surcharge des hôpitaux.» La priorité dans la vaccination ira seulement ensuite aux professionnels de santé qui sont en contact avec ces patients, «afin que les soignants puissent être protégés, et les soins prodigués à tous», précise Claire-Anne Siegrist.
«Les vaccins actuellement utilisés en Suisse – ceux de Pfizer et Moderna – sont les premiers à avoir fait la preuve de leur grande efficacité et de leur très bonne tolérance», explique Claire-Anne Siegrist. Ce sont des vaccins à ARN messager, une technique développée et étudiée depuis les années 1990. «Ces vaccins miment une infection virale en injectant de faibles quantités d’un seul morceau d’ARN messager. Ce morceau est «traduit» en protéine par la cellule – sans jamais pénétrer le noyau de cette dernière – pendant environ deux jours, soit bien moins longtemps que lors d’une infection. Cela suffit à activer très efficacement le système immunitaire.»
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La protection commence douze à quatorze jours après l’administration de la première dose. «Environ 50% des personnes vaccinées développent une immunité dès cette première dose; elles sont 95% après la deuxième dose», explique Frank Bally. C’est pourquoi deux doses espacées d’au moins trois semaines sont nécessaires.
L’injection peut déclencher des effets secondaires inflammatoires fréquents, mais banals: «Il faut s’attendre à une réaction locale au bras (rougeur, enflure, douleurs) et, parfois, à de la fièvre. Des effets secondaires graves sont rares: on compte environ une réaction allergique sévère pour cent mille vaccinations (selon les chiffres américains), la majorité chez des personnes connues pour développer auparavant des réactions allergiques sévères.» Si tel est votre cas, il est important d’en parler à votre médecin.
«L’injection en tant que telle est rapide, mais il faut prévoir du temps pour l’enregistrement et un temps d’observation d’environ quinze minutes après la vaccination. Cela nous permet de nous assurer qu’elle est bien tolérée», précise Cédric Dessimoz.
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Où a lieu la vaccination et combien coûte-t-elle?
La vaccination est gratuite pour la population, comme nous l’explique Cédric Dessimoz, médecin cantonal adjoint: «Le coût du vaccin est entièrement pris en charge par les assurances maladie (sans franchise ni quote-part), les cantons et la Confédération.» Pour l’heure, les patients à risque sont vaccinés chez leur médecin. «La vaccination sera également possible dans des centres dédiés à Brigue, Sion, Martigny et Collombey-Muraz (les adresses figurent sur le site de l’Etat du Valais). Il est également prévu que les pharmacies viennent ultérieurement renforcer ce dispositif.» Une préinscription est nécessaire, quelle que soit la solution choisie. La hotline cantonale (+41 58 433 0 144) répond à toutes les questions en lien avec le Covid-19, y compris celles liées à la vaccination.
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Vous êtes prioritaire (vous avez 75 ans ou plus, ou êtes atteint de maladie chronique impliquant des risques élevés):
ou
Vous faites partie du reste de la population (excepté les femmes enceintes et les moins de 16 ans):
En savoir plus : sur le site du canton du Valais
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